Visite du St Stephen’s Hospital (Delhi) 30/1/2017
Jusqu’au milieu des années 90, de 50 000 à 150 000 cas de polios étaient enregistrés chaque année selon l’OMS. Dans les années 70, les experts estiment que 300 000 personnes par an étaient atteintes. Cela signifie qu’aujourd’hui, trois à quatre millions d’Indiens sont des victimes de la Polio , stigmatisées, contraintes de boiter , ramper ou d’avoir des béquilles. A force de rester assis, leurs articulations sont bloquées ou les muscles ont fondu. Pour effacer les traces de cette terrible maladie, il y en a encore pour des dizaines d’années.
Même si de nouveaux cas de Polio ne se sont plus présentés à l’hôpital depuis 2011, chaque jour chirurgiens, orthopédistes, prothésistes, physiothérapeute et autre personne médical mènent un combat pour redonner de la dignité et un espoir de mener une vie « normale » aux malades.
Un des traitements consiste en l’insertion de broches dans la jambe affectée qui est ensuite progressivement placée sous tension pour renforcer les muscles et les os jusqu’à ce que le membre se redresse.
Deux chambres communes de huit lits sont réservées pour les malades. Les soins sont pris en charge par le Rotary et le gouvernement indien et est gratuit pour les patients. Malheureusement, peu de malades le savent où n’ont pas la possibilité matérielle ou financière d’atteindre l’hôpital.
Visite d’une école : l’espoir d’une société repose sur les frêles épaules de ses enfants
En route pour l’aéroport de Delhi, nous nous arrêtons dans une école campagnarde. Il ne s’agit pas d’une école privée mais d’une école gouvernementale. Pendant que la cuisinière à même le sol prépare les repas offerts par le gouvernement, nous traversons la cour de l’école et nous rendons très vite compte que les moyens de cette école sont limités. Exactement ce que nous recherchions. Les institutrices sortent des classes et la directrice vient à notre rencontre. Il s’agit d’une dame plus âgée qui, à l’exception d’une seule institutrice, ne parle pas l’anglais. Je lui remets les centaines de stylos et crayons neufs emmenés, peluches, figurines, dessins à colorier, brosses à dents, dentifrice et savons que j’avais reçus d’amis rotariens, collègues et amis. D’autres rotariens font de même. Un enfant de maternelle nous rejoint et son visage s’illumine lorsqu’il voit une peluche sortir de mon sac. Sans grande valeur pour nous mais d’une grande richesse pour lui.
Par cette action de lutte contre la Polio, les rotariens ont pu unir autour de la table en Inde, les leaders politiques, religieux, de santé pour mener un combat que beaucoup pensait impossible.
Cette action contre la Polio montre aussi toute la réalité d’un Service Club comme le Rotary qui n’est pas qu’un club de fundraising et les raisons pour laquelle je suis heureux d’avoir rejoint le Rotary. Où que ce soit dans le monde, pour des bénéficiaires au niveau local, mais aussi des bénéficiaires au niveau international, les rotariens se retroussent les manches tous ensemble avec le même idéal : Servir.
Merci à Emma Groenen, notre team leader pour son investissement et son partage durant ce voyage. Ce voyage qui m’a permis de comprendre la réalité du combat contre la Polio. Merci aux rotariens et en particuliers ceux de Delhi qui nous ont accueilli, merci à tous ces inconnus, petits ou grands, pauvres ou moins pauvres , pour avoir partagé un des fondement de notre humanité : Avec un sourire, avoir la force d’y croire .
Quand je partais, les compteurs de cas de Polio en Afghanistan, Pakistan et Nigeria étaient à zéro.
Ce 5 février, si je crois encore un peu plus en « A Polio Free World », je rêve de pouvoir me rendre dans les derniers bastions de la Polio , car cela voudrait dire qu’un autre axe du Rotary ce serait réalisé dans ces pays, les armes se seront tues.
Dominique Broucke