HISTORIQUE
C’est en effet en octobre 1416 que le maire et les échevins de la ville d’Ath patronnent la « grande escole » qu’un ecclésiastique Jacques Veron va ouvrir à Ath.
Au début du XVème siècle, la Ville d'Ath est prospère et dynamique. Une 2ème enceinte urbaine terminée en 1400 a dégagé un vaste espace permettant la construction de la nouvelle Eglise Saint Julien consacrée en 1415.
ATH est devenu un centre économique important avec les draps, les toiles, le lin, mais aussi les orfèvres et les brasseurs
Diverses constructions témoignent de cette vitalité, le monastère de Nazareth (1435), le couvent des Récollets (1446), à l'emplacement du nouvel Athénée. L'hôpital Saint-Jacques (1421) l’hôpital de la Madeleine (1448)
Par le développement de notre ville, le besoin de la création d’un enseignement secondaire de qualité se fit sentir, ce qui explique qu’en octobre 1416 le maire et les échevins patronnent la « grande escole » qu’un ecclésiastique Jacques Véron ouvre près de la fosse Brillet (actuelle rue des frères Descamps) . C’est la naissance des écoles latines.
Avec l’appui du magistrat d’Ath, cette « grande école » va se développer et en 1531, le Conseil de Ville achète les terrains entre la rue du Marais (actuelle rue Juste Lipse et la Dendre) emplacement de l’actuel section fondamentale à la rue du Collège .
Petite anecdote, le châtelain d’Ath de l’époque avait fait une donation avec l’intention manifeste d’intervenir dans les nominations des professeurs. Les autorités communales athoises, qui souhaitent conserver leurs prérogatives lui remboursent son don généreux. Mieux vaut l’indépendance qu’une subsidiation liberticide !
On reconnaissait la valeur de notre école et de nombreuses personnalités du monde intellectuel étaient fières de rappeler leur passage aux écoles latines d'Ath, tel l'humaniste Juste Lipse qui parle dans ses mémoires d'une "bonae famae schola ».
De nombreux anciens élèves des écoles latines puis du collège communal ont marqués la vie intellectuelle et politique de notre pays ; le jurisconsulte GOUDELIN professeur à l’Université de Louvain qui fut le premier à enseigner le jus novissimus sous les archiducs Albert et Isabelle, le grand théologien Michel de Bay, auteur d’un système appelé le Baïanisme, Jean ZUALLART mayeur d'Ath et historien Jean TAISNIER, mathématicien, Eugène DEFACQZ, premier président à la Cour de Cassation, professeur fondateur de l’université libre de Bruxelles et grand maître de la franc maçonnerie belge sans compter de nombreux hommes politiques qui ont dirigés notre ville tels les Bourgmestres Oswald OUVERLEAUX Jean-Baptiste Delescluse Félicien Wincqz , Felu et nos trois derniers bourgmestres Bruno VAN GROTENBRULLE, jean pierre DENIS et Marc DUVIVIER
Au cours du XVIIème siècle marqué par la concurrence avec les jésuites qui vont essayer d’installer un collège concurrent en ville, notre école latine sortira grandie et l’Université de Louvain affirmera par convention en 1662 avec la Ville que l’administration et la propriété demeureront sous l’autorité du magistrat et du collège de ville… avec bien sûr un droit de regard de l’Université de Louvain…
Notre établissement, riche en réputation, mais pauvre en moyen va fermer ses portes en 1794 en raison de révolution française
Il faudra attendre le 20 pluviose An XI (9 février 1803) pour que le conseil municipal approuve le règlement d’une école secondaire qui se tiendra dans les locaux du collège. L’ouverture officielle a lieu le 1er vendémiaire An XII (24 septembre 1803). La nomination des professeurs sera faite par le Maire et conseil municipal et soumise à l’approbation du Ministre de l’intérieur.
Sous la période hollandaise, le souverain a le pouvoir exclusif d’organiser l’enseignement, ce qui déplaira aux catholiques. Pour notre Collège communal, subsidié par la Ville, ce fut une période financièrement difficile qui aura une répercussion sur le nombre d’élèves.
Après la révolution, notre établissement communal va connaître la tourmente de la guerre scolaire.
L’intransigeance de l’Evêque de Tournai de l’époque qui revendiquait le droit de nommer les professeurs entraînera une rupture qui conduira à la création du collège de Liessies (plus tard appelé collège Saint julien) en 1842 â côté d’un enseignement laïc représenté par le Collège communal.
La création de l’Ecole Moyenne de l’Etat pour garçons en 1852 fut le fruit de la loi du 1er juin 1850, oeuvre du ministre Rogier, qui voulait donner à l'État un rôle moteur dans l'organisation des études, tout en respectant le principe constitutionnel de la liberté d'enseignement.
Cette école moyenne de l’Etat pour garçons fut établie dans les bâtiments même du collège communal.
La loi du 15 juin 1881 portant à 20 le nombre des Athénées royaux accorda cette dignité à notre ancien collège communal qui passa ainsi à l’Etat avec tout son personnel en vertu de l’arrêté royal du 26 septembre 1881.
Pendant près d’un siècle, ces deux écoles vécurent côte à côte, avec souvent la même direction. Ce n’est qu’à partir du 1er janvier 1946 qu’il n’y eut plus qu’un seul établissement : l’Athénée dirigé par un préfet des études et aujourd’hui une préfète.
Néanmoins la Ville d’Ath resta liée au développement de notre école car ce n’est que par le décret de la communauté française du 9 novembre 1990 que le conseil de participation a remplacé le conseil scolaire et a exclu de son sein les représentants des groupes politiques siégeant au Conseil communal. C’est Georgette BRENEZ échevin de l’instruction publique, qui a présidé le dernier conseil scolaire, dernière survivance du lien institutionnel qui unissait la Ville d’Ath à notre établissement.
Notre école est restée un centre d'enseignement de la Commune, de l’État puis de la Communauté française de Belgique inspirant la confiance de tous ceux qui désirent acquérir une solide formation de base leur garantissant les multiples débouchés de l'enseignement supérieur universitaire et non universitaire.
Pierre PAPLEUX