Toutes les émotions ont traversé Flobecq
Un «chamôh» plus vrai que nature escortait le cortège rouge feu de Saint-Antoine.
Le spectacle «20 cieux sous les terres» a suscité de grandes émotions grâce à une œuvre musicale multiculturelle très réussie.
Mais où est passé le monde qui se rassemble habituellement sur la place de Flobecq? Pour cette édition 2019 des Antoniades, les spectateurs sont partis à la rencontre du cortège emmené par un chameau, plus vrai que nature. Il se dégage de cette marionnette géante des sensations étonnantes. Il faut une dizaine de personnes pour la manœuvrer. Comme dans chaque discipline du spectacle, bénévoles et artistes se partagent le travail. Dès le réveil du «chamôh», ses gestes lents et surtout son regard, plein d’émotions, surprend les spectateurs. Un enfant est invité à le nourrir et la bête articulée mâche le foin qu’on lui donne. Le public attendri et ébahi suit l’animal, les cracheurs de feu, danseurs, musiciens, sans oublier Saint-Antoine et son cochon.
Dès les premiers instants, une musique occidentale ou orientale, on ne pourrait le dire exactement, englobe le cortège dans une ambiance un peu étrange, mais bienveillante. Tout le monde se rassemble sur la place maintenant noire de monde. Le décor est planté: le réchauffement climatique est la cause de catastrophes. La terre pourrait disparaître. Voilà un sujet qui nous touche tous. quelle que soit notre nationalité ou l’endroit du globe où nous vivons. La musique prend maintenant tout son sens avec sa dimension multiculturelle, universelle. Les gens dans l’assemblée se posent des questions. «Ce sont des gens d’ici qui chantent et qui sont aux percussions?» «Oui et non. C’est un rassemblement; en s’unissant, on est plus forts», répond une dame.
Les organisateurs ont réussi. En effet, la plupart des artistes sont des amateurs de la région. Ils sont soutenus dans la rythmique par des professionnels pour la plupart d’origine maghrébine. Pendant ce temps, sur scène, danseurs, cracheurs de feu et acrobates se déchaînent. Saint-Antoine propose de sacrifier son cochon. Peut-être est-ce la solution? Une petite fille s’inquiète: «Maman, c’est bien celui en carton qu’ils vont brûler?». Sur scène, la terre s’illumine dans les cieux et le feu d’artifice éclate. Le public reste ébahi.
©Nancy Capart l’Avenir – Courrier de l’Escaut 21/01/2019
ARCHIVES NOTELE
"20 cieux sous la terre" donne le coup d'envoi des antoniades de Flobecq
Ce vendredi soir, le spectacle "20 Cieux sous la terre" a lancé le week-end festif des antoniades à Flobecq. Un spectacle mêlant occident et orient sur une thématique très actuelle, celle du réchauffement climatique.
http://www.notele.be/si44-media62619--20-cieux-sous-la-terre-donne-le-coup-d-envoi-des-antoniades-de-flobecq.html
La musique marocaine s'invite aux Antoniades
Les Antoniades, c'est cinq jours de fête, de spectacle et de concert. Deux personnages sont mis à l'honneur lors de cet événement : Saint-Antoine l'ermite ainsi que le cochon qui l'accompagne dans l'iconographie religieuse. Cette année, le grand spectacle aura pour thématique : le réchauffement climatique. Un spectacle accompagnée par une musique belgo-marocaine.
http://www.notele.be/si44-media62590-la-musique-marocaine-s-invite-aux-antoniades.html
NOTICE HISTORIQUE
L'histoire des Antoniades de Flobecq se rattache en réalité à la tradition de la ducasse Saint-Antoine, qui a préexisté sous la forme d'une foire dont on retrouve trace au XIe siècle.
2 personnages se distinguent clairement comme les destinataires des célébrations qui enthousiasment Flobecq: saint Antoine l'Ermite, et le cochon qui l'accompagne dans l'iconographie religieuse.
A Flobecq, la Foire Saint-Antoine remonte jusqu’en 1887. A l’époque, il s’agissait d’une fête importante qui donnait, entre autres, lieu à un marché aux bestiaux. Vu qu’au fil des années, la foire perdit son ampleur et par la suite de son attractivité, elle fut relancée en 2000 par une équipe de bénévoles et professionnels du secteur des arts de la rue. Depuis, un programme culturel de qualité a permis d’attirer à Flobecq les plus grandes compagnies européennes de théâtre de rue, mais également de nombreux artistes de talent. Les Antoniades sont devenues un événement incontournable qui attire chaque année une foule considérable du vendredi soir au mardi midi.
Saint Antoine le Grand d’Egypte, né au IVe siècle, est le fondateur de l’érémitisme chrétien. Dans l’iconographie traditionnelle, il est toujours accompagné d’un cochon. La présence de cet animal qui n’a aucun rapport direct avec la vie du saint pourrait s’expliquer par le fait que les démons qui ont tourmenté saint Antoine étaient d’abord représentés par des animaux sauvages, puis sous la forme d’animaux plus familiers comme le loup et le sanglier. Ce dernier fut éventuellement remplacé à un moment donné par le cochon.
Depuis 2006, Saint-Antoine et son cochon trônent tous deux au bas de la Grand-place, coulés dans le bronze de Emile Mirchev, artiste bulgare de l’Académie nationale des Beaux-arts de Sofia.