LE ROTARY CLUB DE LESSINES VOUS SOUHAITE UN JOYEUX NOEL

mercredi 25 décembre 2019, -

Jésus est-il né le 25 décembre ? Coca-Cola a-t-il fait rougir le père Noël ? Le sapin est-il catholique ? A-t-on vraiment abandonné les appellations "marché de Noël" et vacances de Noël pour faire plaisir aux musulmans ?

Il circule autour de cette fête beaucoup de croyances, et c’est bien normal, mais aussi de nombreuses fake news : on a fait pour vous le tour des rumeurs et contre-vérités et tenté de démêler le vrai du faux dans un grand "débunking" de Noël…

Source : RTBF

1°) Jésus est né le 25 décembre : FAUX

Que fête-t-on à Noël ? La naissance de Jésus, a-t-on tous appris. Et pourtant, quasiment tous les experts sont formels et unanimes : le 25 décembre, ce n’est pas l’anniversaire de Jésus, le 25 décembre, c’est la fête… du soleil.

Explication : le fait de célébrer la naissance de Jésus est assez tardif. Elle date seulement du quatrième siècle… après Jésus-Christ. Comme le rappelle l’Express, de nombreux historiens admettent aujourd’hui l’existence du personnage historique de Jésus. Mais on ne sait que peu de choses sur les débuts de sa vie. Et encore moins précisément ses dates et lieux de naissance. C’est le pape Libère qui, autour de l’an 354, aurait très judicieusement décidé de fixer la date de naissance du Christ au 25 décembre.

Pourquoi cette date ? Tout simplement parce qu’elle correspondait à la fête romaine du "Sol invictus", le "soleil invaincu". Un culte païen encore bien vivace destiné à célébrer le solstice d’hiver, ce moment de l’année où les journées commencent à rallonger.

Pour l’anecdote, les historiens estiment même que Jésus serait né… en -5 ou -7 avant notre ère, soit de 5 à 7 ans avant la date de référence utilisée….

2°) Le père Noël est rouge à cause de Coca-Cola : en partie FAUX

La croyance est très répandue: ce serait depuis une campagne publicitaire Coca-Cola que le Père Noël serait habillé en rouge: avant, il portait des habits verts. Une affirmation qui est en fait au moins à moitié fausse.

CE QUI EST VRAI

Oui, dans certaines représentations datant du XiXème siècle, le Père Noël est parfois représenté en vert... mais aussi en noir, en blanc, en bleu, en violet, et déjà également en rouge, comme on peut le voir sur ce blog, qui représente une série de cartes postales d'antan.

 

Ce qui est vrai aussi, c’est que ce personnage n’était pas très populaire dans nos contrées et que ce sont les Etats-Unis, via Coca-Cola mais aussi via ses multiples apparitions dans les œuvres américaines, livres, BD, puis films et séries qui l’ont rendu incontournable.

CE QUI EST FAUX

Si la tradition a à un moment opté pour le manteau rouge du père Noël, cette tendance est selon tous les documents bien antérieure à l’utilisation du personnage pour les campagnes de Coca-Cola. En fait, ce n’est pas parce qu’il faisait la promotion du soda que le père Noël a adopté son manteau rouge, c’est plutôt parce que le bienfaiteur de fin d’année portait ses couleurs que Coca-Cola l’a choisi !

Et s’il faut chercher un responsable au choix du rouge, le coupable serait plutôt… saint Nicolas ! Qui serait en fait l’ancêtre direct de Père Noël, ou en tout cas de Santa Claus, sa version américaine…. 

Preuve en est une campagne qui a fait date de l’illustrateur Thomas Nast pour Harpers’Weekly, et qui représente le Père Noël dans ses activités, à chaque fois vêtu du manteau rouge bordé de blanc qu’on lui connaît encore aujourd’hui...

Un peu d’histoire

Né autour de 270, Saint-Nicolas était évêque de Myre, une ville située dans l’actuelle Turquie, réputé avoir sauvé, voire ressuscité des enfants victimes d’un boucher. Saint Nicolas est ainsi devenu le saint Patron des enfants, des écoliers notamment.

Figure traditionnelle très importante en Hollande (où un folklore important y est toujours lié aujourd’hui, il est importé sur le continent américain avec les colons aux cours des 16e et 17e siècles. En 1773, "Sinter Klaas" (son nom hollandais) devient Santa Claus, sa dénomination actuelle aux États-Unis… et père Noël chez nous, après avoir été désacralisé au passage.

3°) Le sapin de Noël est un symbole catholique : FAUX

 

En 2012, le remplacement du traditionnel sapin de la Grand’Place de Bruxelles par une structure lumineuse avait créé la polémique : celle qui était alors députée CD & V, avant de devenir ministre, Bianca Debaets avait regretté que "la référence à Noël disparaît et avec elle les symboles chrétiens". Dans la foulée, une pétition aux relents xénophobes avait recueilli plus de 10.000 signatures pour "le respect des valeurs chrétiennes".

Et pourtant, le sapin de Noël est à la base un symbole… païen. Selon l’Encyclopædia Britannica, l’utilisation d’arbres à feuilles persistantes, comme le sapin ou l’épicéa, garnis de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle, est une coutume antique chez les Égyptiens, les Chinois et même les Hébreux. Le culte des arbres est courant dans l’Europe païenne et survit à sa conversion au christianisme.

Mais comme pour le sol Invictus, celui-ci va se réapproprier ce symbole païen, du moins pour une de ses branches : le protestantisme. Au XVIe siècle, les protestants, qui sont opposés aux icônes et aux représentations divines, sont réticents à l’idée de représenter la Naissance du Christ par une crèche comme les catholiques. Ils choisissent alors de célébrer Noël avec des arbres qui symbolisent le renouveau, puisant dans les vieilles traditions locales.

La tradition du sapin de Noël se répand ensuite un peu partout dans les pays où fuient les protestants : l’Allemagne et la Scandinavie. Ce sont d’ailleurs les Allemands qui exporteront cette tradition en Amérique du Nord, tandis qu’on raconte que c’est la duchesse d’Orléans, d’origine allemande, qui l’aurait introduit à la Cour de France en 1837 durant le retour de la monarchie…

L’Église catholique, qui considérait l’arbre de Noël comme une pratique païenne et franc-maçonne, finira par abdiquer. Mais de là à en faire un symbole catholique….

4°) Vacances de Noël, bière de Noël, marché de Noël : on a modifié ces termes en enlevant Noël, pour faire plaisir aux musulmans : FAUX

Dès que les fêtes approchent, on voit fleurir sur les réseaux sociaux des posts où l’on revendique d’appeler les Plaisirs d’Hiver marché de Noël, les vacances d’hiver vacances de Noël et idem pour les bières, "parce que ce sont nos traditions". Avec un sous-entendu implicite ou parfois très explicite : on essaierait de changer ces termes pour ne pas choquer les autres communautés culturelles et religieuses, les musulmans étant traditionnellement pointés du doigt.

Pour ce qui est des "vacances de Noël", comme expliqué dans cet article d’Inside, ces changements d’appellation remontent aux années 80. Il y aurait eu une double volonté : celle, en effet de "déconfessionnaliser" les noms de congés, non pas pour les autres religions, mais plutôt pour renforcer la neutralité de l’État. Et puis la possibilité de remodeler le calendrier des congés, afin de mieux respecter les rythmes scolaires, ce qui aurait nécessité de se détacher des fêtes religieuses.

Mais les établissements scolaires gardent de toute façon une certaine liberté dans leur façon de nommer les congés.

Pour la bière de Noël, c’est notamment le changement d’appellation de la "Leffe de Noël" en "Leffe d’hiver" qui avait déchaîné les passions. Comme l’expliquait cet article en 2017, il s’agit plutôt de raisons de marketing. Pour toucher le marché international (la Leffe est distribuée dans plus de 80 pays dans le monde), l’appellation "winter bier", quasi homonyme de l’anglais "winter beer" est assurément plus porteuse que "Kerstbier" qui était la dénomination originale de cette bière. Et puis surtout, elle est moins liée à une date définie autour de la fête, mais fait référence à une plus longue période où il fait froid !

 

Enfin, pour le "marché de Noël", la question ne se pose même pas, puisque les Plaisirs d’Hiver comportent bien un marché de Noël… mais pas seulement ! Il y a aussi la patinoire, le Dôme, le "Winter Pop",… L’appellation générale "Plaisirs d’hiver" permet donc de mettre l’accent sur cette diversité d’activités, tout en soulignant le fait qu’elles durent bien au-delà de Noël (jusqu’au 5 janvier).

 
© Xavier Lambert (Newsletter Vivreici.be) 

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