Plan B activé pour la Ducasse d’Ath
22-07-2021
- Audrey Ronlez et Pauline
Foucart - L'Avenir
L’idée
n’est pas de rassembler le public au hangar, mais de tenir secret le parcours
des géants jusqu’à l’endroit où ils danseront.
Les autorités communales athoises ont annoncé ce jeudi matin qu’il n’y
aurait pas de Ducasse dans sa forme classique, mais qu’un plan B serait bien
mis en place.
Même
si elles avaient commencé à préparer la Ducasse d’Ath «comme si elle allait
avoir lieu», les autorités athoises ont dû se résigner à activer le plan B. Il
n’y aura donc pas de brûlage de marronnes, ni de combat entre David et Goliath.
Les vêpres, quant à elles, se tiendront à huis clos.
Détails du plan B
"Le
dimanche, pour respecter les normes imposées par le Codeco, les autorités
communales ont décidé «d’éparpiller les
géants dans la ville et les villages de l’entité, avec
leur fanfare et dans un timing restreint ».
« Les géants quitteront le hangar à des
moments différents pour rejoindre leur fanfare, et déambuler sur un parcours de
2 km, qui sera communiqué au mois d’août», indiquent les autorités.
Les
départs se feront rapidement, et toutes les 15 minutes, à partir de 10h. «Les géants quitteront le hangar dans l’ordre
traditionnel du cortège, avec l’Aigle en tête. Ils déambuleront ensuite, durant
trois heures maximum.
Vers 14h30, tous les géants auront regagné leur lieu de
stockage.» Chaque géant aura son commissaire pour éviter les
rassemblements.
La
Ville est consciente que cette version modifiée du cortège « plaira à certains, mais frustrera aussi
d’autres personnes, attachées à la tradition».
Le
lundi, les géants iront, comme à l’accoutumée à la rencontre de la population
avec leurs porteurs. La fanfare de Moulbaix jouera sur l’Esplanade à 17h, mais
l’envol des montgolfières est annulé.
POUR LES HISTORIENS Le plan
B de la Ducasse d'Ath : « c’est pire que rien… »
28-07-2021 - Francis HOSTRAETE - L'Avenir
Les géants d’Ath ne prennent sens qu’à travers la procession
dominicale. Non en d’autres lieux.
Jean-Pierre Ducastelle et Christian Cannuyez estiment avec
sagesse que le «plan B» de la Ducasse «est pire que rien».
L’annonce par les autorités communales athoises, voilà une
semaine, de ne pas organiser la Ducasse d’Ath selon son canevas habituel et
d’opter pour un «plan B» au goût amer suscite des commentaires divers. Jusqu’à
présent, aucune voix ne s’était officiellement élevée pour commenter la
décision de la Ville. Jean-Pierre Ducastelle (président du Cercle d’histoire,
archiviste honoraire de la Ville) et Christian Cannuyer (secrétaire général du
Cercle d’histoire) le font ensemble, et à titre «strictement personnel», dans
un communiqué au ton posé, mais avec fermeté. Comme pour beaucoup
d’observateurs et acteurs de la Ducasse, le «plan B» tel qu’il a été imaginé
(par des «experts»?) nuit finalement à l’essence même de la Ducasse, un peu ravalée
en cette année 2021 à une vulgaire «kermesse».
MM. Ducastelle et Cannuyez notent qu’ils n’ont été consultés
à aucun moment, pas plus que le Cercle d’histoire. On sait que le conseil
communal n’a pas été saisi non plus d’un débat relatif à des «festivités
communales».
La Ducasse est un tout
«En reconnaissant la ducasse d’Ath comme patrimoine
immatériel de l’humanité en 2005, l’Unesco a bien spécifié que c’est l’ensemble
de la fête et de ses éléments constitutifs traditionnels qui sont ciblés par cette
reconnaissance» indiquent les historiens. «Il nous semble dès lors profondément
étranger à la nature de notre ducasse de dissocier les géants des autres
fleurons du cortège (chars, groupes), de les extraire de l’espace intra muros
et de leur parcours traditionnel, de les isoler les uns des autres dans des
contextes inappropriés. C’est une négation de ce qui fait l’originalité et
l’intégrité de la ducasse.
Sorties dans un cadre
«On nous rétorquera que c’est mieux que rien. Non. C’est
pire que rien. Depuis 1976, il a été décidé que jamais plus nos géants ne
“sortiraient” en dehors du cadre traditionnel de la ducasse, le seul où ils
“vivent” pleinement et préservent vraiment leur “âme”. Or le “plan B” casse
complètement ce cadre, nonobstant le fait qu’il prévoit une “sortie”
minimaliste et “éclatée” des postures ce prochain 4e dimanche d’août.»
Le lundi? Étrange
«Il est pour le moins étrange de consentir la présence de
nos figures gigantesques dans les rues de la ville le lundi, alors que cette
journée a traditionnellement pour dessein de donner aux Athois le loisir de
remercier les porteurs, et aussi d’autres acteurs de la fête, pour leurs
prouesses et pour la bonne tenue du combat du samedi et du cortège dominical…»
MM. Ducastelle et cannuyer indiquent de rien vouloir
reprocher «quoi que ce soit à quiconque en particulier». «Notre réserve est
exempte de toute connotation politique. Mais nous sommes formels: le «plan B»
constitue une atteinte grave au sens de notre fête et à sa tradition.»
Et de souhaiter une «bonne ducasse» aux Athoises et Athois,
«dans la fidélité à une tradition qui ne consiste certainement pas à courir à
gauche et à droite pour applaudir des géants esseulés».
On imagine que cette réflexion suscitera des réactions.
Depuis plus d’un an, à la fois en 2020 et 2021, nombre d’observateurs estiment
que la Ducasse d’Ath doit être organisée «totalement» ou ne doit pas l’être, au
risque d’être dénaturée, voire dévalorisée, au simple motif de répondre (?) à quelques
souhaits particuliers.
En juin 2020, le bourgmestre Bruno Lefebvre s’exprimait en
ces termes. «Depuis des générations, notre Ducasse nous unit dans une ambiance
chaleureuse et de partage. L’organiser dans de telles circonstances risquerait
non seulement de la mettre en péril, mais a fortiori d’opposer plutôt que de
rassembler.» La réflexion pourrait garder son sens en 2021.
Ducasse d'Ath : des groupes pédestres de sortie aussi
30-07-2021 - F.H. - L'Avenir
Le groupe du Canon devrait sortir et effectuer une balade
vers Irchonwelz, le 22 août.
Des groupes pédestres vont accompagner les géants lors de la
ducasse «alternative» à Ath, le 22 août prochain.
La ducasse d’Ath 2021 va complètement sortir de son canevas
traditionnel. On sait que les autorités communales ont annoncé la mise en place
d’un «plan B», avec la sortie (séparément) des géants traditionnels, durant
quelques heures le 4e dimanche d’août, et selon des itinéraires totalement différents
de celui emprunté par la traditionnelle procession dominicale.
L’association «Rénovation du cortège», qui gère avec
dynamisme la figuration au sein du cortège, confirme ce vendredi que des
groupes pédestres vont accompagner les géants, ici et là dans la banlieue
athoise, lors de cette ducasse qui risque non pas de rassembler, mais plutôt de
diviser.
«Les Autorités communales, qui ont l’organisation de la
Ducasse dans leurs compétences, ont proposé à l’ASBL Rénovation du Cortège la
mise à disposition des groupes pédestres pour ce plan B» indique Rénovation
dans un communiqué. «Réunis en assemblée générale exceptionnelle, les membres
de Rénovation du Cortège ont débattu pour analyser la pertinence et les points
positifs de cette possibilité, validée par les autorités communales et la
police.»
«Tout d’abord, les chars ne pouvant circuler sur certaines
voiries que les différents “cortèges” emprunteront, il était donc impossible de
les intégrer dans cette version de la ducasse. Ensuite, afin de permettre une
meilleure circulation de ces “cortèges” et non pas une agglutination autour
d’un géant, proposer une logique groupe pédestre – géant – fanfare semblait
plus cohérente. Dans une large majorité, l’ASBL Rénovation du cortège s’est
donc prononcée en faveur du plan B proposé par les Autorités communales et donc
aussi en faveur de la participation de certains groupes de figurants.»
On sait par exemple que les Bleus escorteront Samson, le
groupe du Canon Ambiorix ou encore le groupe des Dix-neuf communes Goliath et
Madame.
«Chaque membre de l’ASBL aurait évidemment souhaité faire
sortir l’ensemble des figurants, mais cela n’est pas possible. Mais Rénovation
estime que la figuration fait partie intégrante de la ducasse, différente ou
traditionnelle. Ainsi, l’ASBL voulait, comme la ville, les fanfares et les
groupes de porteurs, participer à l’effort collectif pour faire revivre notre
folklore… même différemment.»
Refus? Pas de sanction
«On peut facilement imaginer que certains figurants des
groupes pédestres ne se sentent pas à l’aise dans cette configuration» indique
Rénovation. «L’ASBL Rénovation du Cortège tient à insister sur le fait que les
personnes qui décident de faire l’impasse sur cette édition 2021 ne seront pas
lésées et rentreront toujours en compte pour la ducasse 2022 que tous espèrent
dans sa configuration traditionnelle, avec les chars et l’ensemble des
acteurs.»
Pas de «buvette»
L’association précise encore qu’il n’y aura pas de «buvette»
cette année lors des essayages. «Si les essayages et les répétitions auront
bien lieu cette année, l’ASBL a décidé de ne pas tenir de buvette cette année.
Tout d’abord afin de ne pas proposer de rassemblement dans un lieu assez fermé.
Mais aussi en solidarité avec le secteur horeca qui a particulièrement souffert
de la crise du Covid.»
Ducasse d'Ath: d'anciens
porteurs rejettent les six cortèges
04-08-2021 - L'Avenir
Jean-Pierre Williame (ici en 2015 lors des vêpres Gouyasse)
fait partie des signataires de la lettre d’anciens porteurs.
Après des historiens, ce sont d’anciens porteurs qui expriment
leur courroux à propos du «plan B» de la ducasse d’Ath.
Le «plan B» imaginé par certains cercles pour proposer une
«ducasse alternative» en lieu et place des activités traditionnelles, n’en
finit pas de diviser la Cité des géants.
Rejet des six cortèges
Après les historiens Jean-Pierre Ducastelle et Christian
Cannuyer (d’ailleurs soutenus publiquement ou dans les coulisses par d’autres
voix, dans les mêmes milieux), ce sont d’anciens porteurs qui expriment leur
rejet du «plan B» et de ses six cortèges dans les faubourgs de la ville
(cortèges composés d’un géant, d’une fanfare et d’un groupe pédestre), le
dimanche 22 août prochain.
Ces anciens porteurs ont adressé une missive au collège
communal d’Ath.
Les signataires sont issus de tous les groupes de porteurs
des géants, à une exception près.
S’estimant un peu des «gardiens de la tradition», ils
regrettent d’abord de ne pas avoir été consultés, «après avoir œuvré à la bonne
marche du cortège pendant plusieurs décennies».
«Notre rôle est d’empêcher de faire n’importe quoi de notre
Ducasse» soulignent-ils.
Ils estiment en outre que l’organisation projetée «sera loin
d’éviter un rassemblement massif au centre-ville».
« Des gens se sont battus pour faire entrer notre fête dans
le giron de l’UNESCO, et maintenant, on abandonne ce cadeau et on change
totalement d’avis! C’est ce qu’on appelle “se tirer une balle dans le pied”.
Notre cortège doit être immuable avec tous ses géants, ses porteurs, ses chars,
ses figurants, ses groupes et ses fanfares.»
«Un cortège pour toute la population»
«Le cortège doit avoir lieu pour toute la population et pas
pour le bon plaisir d’un ou de quelques personnes.»
«Pas de grosse cloche tirée pour une seule personne. Pas de
sermon pour une seule personne. Pas de feu d’artifice pour quelques privilégiés
sans que la population soit prévenue. Pas de Vêpres à huis clos, pour une
personne seule. Et d’ailleurs pourquoi des Vêpres, puisqu’il n’y a pas de
mariage? Où est la logique? À quoi peut-on encore s’attendre?»
Et d’en appeler au «respect strict des traditions comme ce
fut le cas lors des festivités du 500e anniversaire de Goliath».
«Ces festivités athoises seraient-elles uniquement
organisées pour l’aisance politique sans se soucier des traditions perpétuées
depuis des siècles?»
Suivent diverses signatures, dont celles émanant de familles
ou personnes solidement associées à des postures.
Ducasse d'Ath: une fracture qui révèle une évolution?
07-08-2021 à 07:00 - Francis HOSTRAETE - L'Avenir
Goliath a-t-il un sens en dehors d’un contexte spatial?
La décision d’organiser divers défilés avec des géants et
des groupes pédestres, le 22 août, cause une fracture.
Deux réflexions parmi d’autres peuvent germer en regard de
la «situation athoise» liée à l’organisation d’une certaine forme de la
ducasse, le 4e dimanche d’août.
En juin 2020, la Ville d’Ath annonçait l’annulation des
activités de la Ducasse d’août. Le communiqué transmis par le cabinet du
bourgmestre se terminait de la façon suivante. « Depuis des générations, notre
Ducasse nous unit dans une ambiance chaleureuse et de partage. L’organiser dans
de telles circonstances risquerait non seulement de la mettre en péril, mais a
fortiori d’opposer plutôt que de rassembler.»
Et en août 2020, le bourgmestre Bruno Lefebvre (PS)
s’exprimait ainsi pour répondre notamment aux reproches de ne pas avoir
organisé l’un ou l’autre événement, fût-ce à huis clos. «La ducasse est une
fête populaire par excellence et doit être fêtée ensemble ou ne pas l’être! Si
la pandémie ne permet pas de l’organiser, même si nous en avons le cœur brisé,
elle ne doit avoir lieu et pour personne!»
Ces réflexions formulées en 2020 semblaient teintées de
sagesse.
Les mois ont passé. On sait l’évolution de la crise
sanitaire. On connaît la décision annoncée par le bourgmestre Bruno Lefebvre
voilà deux semaines: celle de ne pas organiser la Ducasse, mais de mettre en
place un «plan B» avec diverses activités, et notamment des cortèges distincts
dans les faubourgs, des cortèges comportant apparemment chacun un géant, une
fanfare et un groupe pédestre. On imagine que la Ville précisera les modalités
de ces six cortèges d’ici le 22 août.
La décision ne fait cependant pas l’unanimité, et d’aucuns
se sont déjà exprimés à ce propos.
Douloureuse division
Un constat s’impose. Loin d’une certaine image d’Épinal
parfois véhiculée, la Ducasse d’Ath divise profondément. L’argument avancé par
la Ville en 2020 est plus que jamais d’actualité en 2021: loin de rassembler,
l’ersatz de ducasse élaboré à huis clos oppose la population. Que la Ducasse
suscite des tensions sur des thématiques précises, cela n’est pas neuf. Mais
que telles fractures touchent davantage à l’essence de l’événement et
surviennent dans un contexte déjà difficile accentue le côté douloureux de la
situation.
On peut entendre les arguments des uns et des autres. «À
situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle» disent des voix en justifiant
ainsi le programme annoncé pour la fête de la dédicace de l’église
Saint-Julien. Ces voix renvoient aussi au passé, quand des maladies, des
guerres (le plus souvent) ou les circonstances atmosphériques ont perturbé le
déroulement de la Ducasse.
Les comparaisons ne sont pas forcément toujours adéquates:
les (deux) cortèges exceptionnels de 1919, par exemple, survenaient après cinq
années de guerre.
L’organisation des six cortèges, comme pour «exhiber» les
géants et satisfaire un certain «besoin» d’une frange de la population, coupe
un peu le cordon ombilical essentiel avec la démarche fondatrice: la fête de la
dédicace de l’église paroissiale.
Du vécu vers le spectacle?
Sans annoncer pour autant des orientations futures
radicales, les dispositions prises en 2021 traduisent-elles une évolution dans
les sensibilités, à la fois au sein de la population et des acteurs? La
conscience d’une fête pleinement vécue et partagée ensemble évolue-t-elle vers
une notion qui serait davantage celle d’un spectacle «comme un autre»? Y a-t-il
un glissement inconscient d’un «vivre la Ducasse» vers un «voir la ducasse» ?
La première notion induit une forme d’inséparabilité des
éléments constitutifs de la Ducasse: les acteurs (y compris la population), le
contexte spatial et temporel. Cette indissolubilité confère à l’événement son
caractère sacré et rituel.
L’éclatement des différents éléments renvoie davantage à une
«ducasse-spectacle». «Les Athoises et Athois pourront voir leurs géants
déambuler» indique le communiqué transmis par Anaïs Fanara le 22 juillet.
Jusqu’à présent, les géants ne «déambulaient» pas vraiment (déambuler, c’est
«se promener, aller au hasard»), mais ils dansaient en faisant corps avec la
population.
Y a-t-il donc une évolution, encore inconsciente?
Faudra-t-il s’étonner, à l’avenir, de voir des barrières nadar balisant le
parcours du cortège ou d’autres mesures prises au nom de la «bonne
organisation» (d’un spectacle)?
En 2020, chacun (se) promettait une «Ducasse 2021
extraordinaire, totale». On sait ce qu’il en est. Qui peut dire ce que sera la
Ducasse 2022?
La voix de la population
Une autre réflexion est possible. Le processus de prise de
décision est-il lui-même marqué d’une évolution? Nous n’avons pu le vérifier
systématiquement, mais il semble que la décision d’organiser ou non, et d’une
manière déterminée, les festivités de la Ducasse a toujours (souvent, du moins)
été validée dans le passé par le conseil communal, représentant ainsi la
population. Comme ce fut déjà souligné, les acteurs de la Ducasse ne sont pas
seulement celles et ceux que l’on voit (et applaudit, à juste raison) durant le
week-end en question, mais il en est un qui est incontournable et qui donne
sens depuis des siècles à la fête traditionnelle: c’est la population
elle-même. La Ducasse n’a pas de sens sans elle. Elle donne vie aux géants à
travers une interaction irrationnelle, comme celle du samedi à 15h, de la danse
du Pont du Gâdre ou du dimanche devant l’église Saint-Julien.
«Appel aux Efants de Gouyasse» lit-on le 29 novembre 1918
dans «L’Écho de la Dendre». «Tous sont invités à une réunion pour s’entretenir
au sujet des costumes de nos géants détruits par les Barbares. […]»
Quelques mois plus tard, c’est bien le conseil communal qui
prend une décision. «M. l’échevin Goffin expose que la commission des fêtes
propose d’organiser cette année un cortège historique pour remplacer le cortège
traditionnel de la kermesse qui ne pourrait être organisé sans entraîner des
frais élevés par suite du mauvais état des chars qui en constituaient un des
principaux éléments.»
Cette année, des groupes («acteurs») ont logiquement été
consultés, mais non la population (qui finance les festivités directement ou
indirectement) ou au moins ses représentants via le conseil communal. Et y
a-t-il eu un débat et une délibération motivée au sein du collège communal?
Plus encore que celui de 2020, l’anniversaire de la dédicace
de l’église paroissiale Saint-Julien peut susciter des réflexions tous azimuts
en 2021.
ANNEXE
Petit-Enghien: Norberta a enfin pu être baptisée
10.08.2021
Pierre Lagneaux - L'Avenir
Sous
le regard d’Edgard, Norberta a été baptisée lors de la kermesse de
Petit-Enghien.
À l’occasion de la kermesse Saint-Sauveur, Norberta a été baptisée. Un
bébé d’environ soixante kilos et mesurant 3,40m.
Baptême
pluvieux, baptême heureux. C’est en tout cas ce que la trentaine de membres de
la société des Géants Petit-Enghiennois ont dû se dire ce samedi. En effet, à
l’occasion de la kermesse Saint-Sauveur, le groupe folklorique présentait son
nouveau et cinquième géant: Norberta.
À
peine arrivée sur la place du village pour sa première danse, les gouttes de
pluies commençaient à tomber.
C’est
le diacre Germain Deridder qui a assuré la cérémonie. «C’est
un moment solennel pour notre village, car une nouvelle habitante, ou plutôt un
nouvel enfant, vient d’arriver. Le baptême s’impose.»
Au
moment de la lecture sainte, c’est bien entendu l’épisode du combat entre David
et Goliath que le diacre a décidé de lire. «Cependant,
ici le géant n’est pas notre ennemi. Il n’est pas celui qui nous sépare, mais
celui qui nous rassemble. En tant qu’enfant du village, c’est pour moi un
honneur de bénir ce nouveau géant.»
Un mariage en vue
Mais
comment est née Norberta? «Elle devait
déjà sortir l’an passé, explique Kevin Olivié, membre des Géants
Petit-Enghiennois. Nous avons dû
reporter son baptême à deux reprises à cause du Covid-19. Mais aujourd’hui,
elle est bien présente aux côtés d’Edgard, son futur mari.»
En
effet, Norberta se fiancera l’année prochaine et se mariera dans deux ans.
Comme dans la vraie vie, puisque Norberta est une Petit-Enghiennoise qui a vécu
à la fin du XIXe siècle, à la rue Brigade Piron. Elle a épousé Edgard, le fils
de César et Rosalie qui, eux aussi, ont un géant à leur effigie.
La
naissance de Norberta est née de la volonté de quelques membres des Géants
Petit-Enghiennois de redynamiser le folklore local.
«Avec une poignée d’amis, j’avais envie de
relancer la kermesse de Petit-Enghien, se souvient Kevin Olivié. C’est
comme ça que nous avons créé le géant d’Edgard. Par la suite, nous nous sommes
dit pourquoi ne pas lui trouver une épouse.»
Une
épouse aux mensurations surprenantes puisqu’elle ne pèse qu’une soixantaine de
kilos… pour une hauteur d’environ 3,40 mètres.
Norberta
devrait être la dernière géante de la société petit-enghiennoise. «Cependant, conclut Kevin Olivié, on ne sait jamais que des petits naissent après
le mariage.»