Deux nouveautés émailleront cette 548e édition du
Vendredi saint à Lessines. Rien de révolutionnaire, mais de quoi renouer avec
la tradition.
Comme chaque année à pareille période, Lessines s’apprête à
revivre un Vendredi saint hors du commun. La soirée de ce vendredi 7 avril
mêlera religion, tradition et patrimoine immatériel.
"La tradition signale que, dès 1475, un événement
particulier se déroule en l’église Saint-Pierre de Lessines, à l’occasion du
Vendredi saint, mais il est fort probable que les faits remontent encore plus
haut dans l’Histoire", explique Gérald Decoster, historien, membre de la
Fabrique d’église et organisateur de l’événement. "Quoi qu’il en soit, en
cette année 2023, c’est la 548e fois que Lessines vivra son Vendredi
saint."
En vue du 550e anniversaire (en 2025), certaines
"nouveautés" viendront émailler cette édition.
"On peut ainsi souligner la participation des jeunes
femmes vêtues de capes noires à la procession d’entrée, marquant le début de
l’office, avec les Pénitents en l’église Saint-Pierre. Pour cela, les
participantes iront se vêtir au Collège Visitation-La Berlière, juste de
l’autre côté du parvis Saint-Pierre, où les capes seront à leur
disposition."
Comme chaque année, les dames qui souhaitent accompagner la
procession en "deuillantes", sont priées de se vêtir de noir et de
porter, si possible, une mantille. Les enfants souhaitant participer comme
enfants de chœur (crécelles) sont attendus à 19h à la sacristie de l’église
Saint-Pierre.
Il faut dire que ce sont tous les figurants présents qui
font le succès de la procession.
Une meilleure visibilité
Un autre changement va s’opérer cette année dans la chapelle
même ; une tentative afin que plus de gens puissent voir la mise au tombeau.
"Le sépulcre du Christ va être installé sous les deux fenêtres de la
façade de la chapelle, face à la grande baie donnant dans l’église. Le fait de
tenter cette position dans la chapelle qui accueille depuis 1953 la mise au
tombeau, est une forme de retour au cérémonial ancien et la possibilité de
mieux voir l’acte même de la mise au tombeau, depuis l’église. Seuls la Croix,
la Vierge, le clergé, les chantres et les lanternes entreront dans la chapelle,
mais la vue sera dégagée pour la descente du Christ dans son sépulcre."
L’actuelle trilogie de la Passion du Christ est l’héritage
d’une longue tradition remontant donc, au moins, au 15e siècle. Si ce qui se
déroulait à Lessines en ce jour si particulier de la mort du Christ demeure
nébuleux, la coutume s’est lentement développée pour en arriver à ce qu’elle
est aujourd’hui.