A Lessines, les Pénitents ne cessent d'évoluer

mercredi 5 avril 2023

Audrey RONLEZ Courrier de l'Escaut 5/4/2023

Deux nouveautés émailleront cette 548e édition du Vendredi saint à Lessines. Rien de révolutionnaire, mais de quoi renouer avec la tradition.

Comme chaque année à pareille période, Lessines s’apprête à revivre un Vendredi saint hors du commun. La soirée de ce vendredi 7 avril mêlera religion, tradition et patrimoine immatériel.

"La tradition signale que, dès 1475, un événement particulier se déroule en l’église Saint-Pierre de Lessines, à l’occasion du Vendredi saint, mais il est fort probable que les faits remontent encore plus haut dans l’Histoire", explique Gérald Decoster, historien, membre de la Fabrique d’église et organisateur de l’événement. "Quoi qu’il en soit, en cette année 2023, c’est la 548e fois que Lessines vivra son Vendredi saint."

En vue du 550e anniversaire (en 2025), certaines "nouveautés" viendront émailler cette édition.

"On peut ainsi souligner la participation des jeunes femmes vêtues de capes noires à la procession d’entrée, marquant le début de l’office, avec les Pénitents en l’église Saint-Pierre. Pour cela, les participantes iront se vêtir au Collège Visitation-La Berlière, juste de l’autre côté du parvis Saint-Pierre, où les capes seront à leur disposition."

Comme chaque année, les dames qui souhaitent accompagner la procession en "deuillantes", sont priées de se vêtir de noir et de porter, si possible, une mantille. Les enfants souhaitant participer comme enfants de chœur (crécelles) sont attendus à 19h à la sacristie de l’église Saint-Pierre.

Il faut dire que ce sont tous les figurants présents qui font le succès de la procession.

Une meilleure visibilité

Un autre changement va s’opérer cette année dans la chapelle même ; une tentative afin que plus de gens puissent voir la mise au tombeau. "Le sépulcre du Christ va être installé sous les deux fenêtres de la façade de la chapelle, face à la grande baie donnant dans l’église. Le fait de tenter cette position dans la chapelle qui accueille depuis 1953 la mise au tombeau, est une forme de retour au cérémonial ancien et la possibilité de mieux voir l’acte même de la mise au tombeau, depuis l’église. Seuls la Croix, la Vierge, le clergé, les chantres et les lanternes entreront dans la chapelle, mais la vue sera dégagée pour la descente du Christ dans son sépulcre."

L’actuelle trilogie de la Passion du Christ est l’héritage d’une longue tradition remontant donc, au moins, au 15e siècle. Si ce qui se déroulait à Lessines en ce jour si particulier de la mort du Christ demeure nébuleux, la coutume s’est lentement développée pour en arriver à ce qu’elle est aujourd’hui.

C’est lors du Vendredi saint de 1952 que les hommes, jusque-là en costumes de ville, ont revêtu bure et cagoule . ©ÉdA

REPORTAGES 2023


Lessines : du monde présent pour l'édition 2023 de la procession des pénitents

  • Notélé  08/04/2023 

Comme chaque année, la procession des pénitents a éclairé de ses flambeaux les rues avoisinantes de l'Eglise Saint-Pierre de Lessines. La traditionnelle trilogie lessinoise du Vendredi Saint s'y est d'ailleurs parfaitement déroulée. Avec à la clé, deux petites nouveauté...

https://www.notele.be/it61-media131584-lessines-du-monde-present-pour-l-edition-2023-de-la-procession-des-penitents.html

La procession des Pénitents à Lessines: entre foi et folklore

Comme lors de chaque Vendredi Saint, les Pénitents de Lessines ont déambulé hier soir dans les rues de la ville.

  • © Jonas Bourion 08-04-2023 (L’avenir)

 Il y a du monde, ce vendredi, dans l’église Saint-Pierre de Lessines. À tel point que plusieurs personnes sont contraintes de rester debout. C’est normal: il ne s’agit pas d’un jour comme les autres. En ce Vendredi Saint, les Pénitents lessinois ont rejoint la messe avant de participer à la traditionnelle procession de la mise au tombeau qui lui succède. "Ce qui est chouette, c’est que tout le monde peut participer à sa manière", explique Alexandre, scout et pénitent. "Certaines personnes ne vont pas du tout à la messe car elles se satisfont uniquement de l’aspect folklorique de l’événement et c’est très bien comme ça. Tout le monde est là pour une bonne raison."

Autour du cortège, des dizaines de Lessinois se pressent. Beaucoup d’entre eux sont venus en famille retrouver les acteurs qui composent la marche. De la sortie de l’église au retour sur place pour la mise au tombeau du Christ, la ferveur des habitants se fait clairement sentir. Gérald Decoster, historien et co-organisateur de l’événement, le confirmera après la fin de la procession. "Pendant la procession, je me suis rendu compte que les gens autour récitaient le chapelet avec nous", se souvient-il. "Au lieu de se mettre en fin de cortège, ils préfèrent nous accompagner, nous et le Christ. Il y avait beaucoup de monde, tous respectueux et enthousiastes."

Empreint d’émotion, Gérald Decoster affectionne particulièrement le Vendredi Saint lessinois. Au vu du monde et de l’atmosphère présents hier sur le parvis de l’église Saint-Pierre, nul doute que bon nombre d’habitants partagent ses sentiments.