À l’abri des horreurs de la guerre, deux familles syriennes ont récemment emprunté le couloir humanitaire pour s’installer à Lessines.
En partenariat avec Caritas Hainaut, les bénévoles de la pastorale de Lessines ont pris en charge l’accueil de deux familles de réfugiés syriens. Début juillet, dès son arrivée en Belgique, c’est à la cure que la famille Sabagh, un couple de personnes âgées, a été reçue autour d’un copieux repas rassemblant les citoyens actifs dans l’aide aux réfugiés.
«Une première famille est arrivée en mars dernier, la famille Albshara », explique le doyen Michel Myle. «Caritas Hainaut et Sant’Egidio travaillent ensemble afin de “choisir” les familles qui sont prioritaires. Il s’agit de familles en situation précaire, des personnes âgées, etc.»
Un esprit de solidarité
C’est un véritable élan de générosité qui s’est créé à Lessines. Le père Lazariste et vicaire à Lessines, père Pierre de la communauté d’Houraing, a joué un rôle important dans la démarche d’accueil. «Tout a débuté l’an dernier lors de la congrégation des pères Lazaristes», raconte père Pierre Kungi. «En effet, le thème du jubilé était l’accueil de l’étranger: “J’étais un étranger et vous m’avez accueilli”. En septembre, à la sortie de la messe du jubilé célébrée par le vicaire épiscopal, il nous a demandé si nous pouvions accueillir des réfugiés au niveau de Lessines. Le doyen a estimé que oui.»
Une fois la décision prise, une équipe de bénévoles s’est très vite mise en place. «Avec cette première équipe, nous nous sommes mis au travail pour trouver un appartement et préparer la venue de réfugiés. Quand la famille est arrivée, très vite, ils se sont sentis bien accueillis et se sont sentis mieux.» Récemment, il y a eu une nouvelle demande de la part du diocèse afin de recevoir une autre famille. «Dans ce même élan, avec le doyen, nous avons accepté. » Reconnaissants de la confiance que Caritas International et Hainaut leur accordent, père Pierre est impatient d’apprendre à faire davantage connaissance avec les nouveaux arrivés.
Afin d’aider à l’installation de la famille, Caritas Hainaut prend en charge la location de l’appartement, tandis que les bénévoles de la société Saint-Vincent de Paul ont meublé les lieux avec le matériel de première nécessité.
Lessines s’inscrit donc parmi les autres grandes villes belges qui aident les réfugiés afin qu’ils trouvent refuge et puissent apprendre rapidement la langue du pays. Un interprète les soutient pour faire leurs premiers pas. Hassan Alnoufi travaille depuis trois ans comme coordinateur dans le secteur d’aide aux réfugiés avec Caritas Hainaut. «J’aide les gens en difficulté et j’aide les réfugiés lorsqu’ils arrivent grâce à la langue ».
Installées au centre-ville, les familles vont prendre le temps de trouver leurs marques à Lessines.
Des bénévoles investis
La crise des réfugiés est une réalité qui a touché de nombreuses personnes prêtes à les aider. À Lessines, un réseau de bénévoles s’est créé.
Un groupe d’une quinzaine de citoyens s’est mis en place pour aider les migrants à trouver leurs marques, loin de leur terre d’origine. Ayant fui la Syrie, en passant par le Liban avant d’atterrir à Bruxelles pour rejoindre Lessines, les deux familles syriennes accueillies par les Lessinois sont bien entourées.
Parmi les bénévoles, Monique François, une Lessinoise, témoigne de son implication personnelle dans la démarche d’accueil des migrants. «C’est avant tout l’implication d’une communauté de personnes souhaitant aider leurs frères humains persécutés et fragilisés par la guerre. Personnellement, je pouvais proposer du temps et de la disponibilité pour du transport, l’une ou l’autre démarche administrative ou participer à certains temps d’accueil ou de convivialité. D’autres ont préparé les logements, enseignent chaque semaine le français, pensent aux courses, aux soins médicaux… et cela crée de l’amitié.»
Pour Monique, cette démarche est totalement neuve. «La première des deux familles syriennes est arrivée la semaine précédant Pâques. J’étais disponible. Nos chemins vers Pâques se sont croisés, voilà comment cela a commencé. »
Bien que la principale difficulté fût de communiquer, «les migrants s’exprimant exclusivement en arabe », cela ne les a pas empêchés d’apprendre à se connaître. «Nous avons trouvé des moyens d’y remédier », explique Monique.
Pour les bénévoles impliqués dans la démarche d’accueil, «il serait inhumain de ne pas accueillir des personnes en danger. C’est un problème crucial pour l’Europe. Chacun peut cependant y mettre une part suivant ses possibilités. Je pense que cela fait avancer l’Humanité. Pour nos générations qui n’ont jamais connu la guerre, il est important de prendre conscience de ce que les guerres d’aujourd’hui produisent au niveau humain ».
Par son investissement, Monique découvre le parcours des personnes accueillies à Lessines. En apprenant davantage sur cette réalité violente et le vécu des réfugiés, les bénévoles sont sensibles et encore plus motivés dans leur action. «J’ai été très touchée de côtoyer, de manière si proche, la triste réalité de la guerre en Syrie et le lourd parcours des migrants. J’ai beaucoup admiré leur courage et leur combativité. D’autre part, cela m’a permis de connaître les réalisations concrètes d’organisations catholiques telles que Caritas International, Caritas Hainaut, et la communauté de Sant' Egidio. J’ai également découvert de manière concrète l’existence de couloirs humanitaires, protégeant des migrants particulièrement fragilisés. C’est du vécu à Lessines.»
ARCHIVES
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