Le tour du monde pendant la pandémie du coronavirus de Christiane DUBUISSON

lundi 27 avril 2020

La croisière autour du monde d’une Liégeoise perturbée par le coronavirus: «Mais on a été pris en charge de manière remarquable»

Christiane Dubuisson, une retraitée liégeoise, est rentrée jeudi dernier d’un tour du monde sur un paquebot de la compagnie italienne Costa.

Christiane est la soeur d'Andrée DUBUISSON épouse de notre ami Arthur de Saint Martin

Une escapade quelque peu perturbée par l’épidémie de coronavirus et la fermeture des frontières. Mais Christiane est restée philosophe: «Le commandant a très bien géré cela.»

Le tour de monde réalisé par Christiane Dubuisson, une retraitée liégeoise, ferait rêver tous les voyageurs. Pourtant, les choses n’avaient pourtant pas très bien commencé. «Et même pas à cause du coronavirus. Avec une quinzaine d’autres Belges, nous devions partir le 9 janvier de Marseille, mais il y avait encore la grève des transporteurs en France (NDLR: sur la réforme des retraites, qui a été mise en suspens avec le coronavirus). Nous sommes donc partis le lendemain de Savone, en Italie, près de Gênes», nous explique-t-elle.

Une fois ce premier couac résolu, le tour du monde a réellement débuté. Avec des destinations de rêve. «Nous sommes passés par Barcelone et les Canaries. Nous avons traversé l’Atlantique pour faire une escale à la Barbade. On a passé le canal de Panama et longé les côtes de l’Équateur, du Pérou et du Chili. Nous avons fait un tour sur l’île de Pâques. Ensuite, on a traversé le Pacifique… qui n’était pas si pacifique que cela! Il a fallu sortir l’imperméable», sourit la Liégeoise.

Ensuite, Christiane Dubuisson s’est rendue en Océanie sur les îles Cook, dans les Tonga, en Nouvelle-Zélande et, ensuite, en Australie.

Un nouvel itinéraire après l’Australie

C’est le long des côtes australiennes que le voyage de Christiane a pris une autre tournure. «On devait se rendre au Japon et en Chine, mais les frontières étaient fermées», explique-t-elle.

À partir de ce moment, le commandant du Costa Deliziosa, qui comptait 1 800 passagers et 900 membres d’équipage, a pris des mesures pour maintenir la sécurité sanitaire.

Notre température a été prise tous les jours et toutes nos escales ont été annulées.

Jusqu’à leur débarquement final le 16 avril à Gênes, ils n’avaient plus mis le pied à terre depuis le 13 mars, à Perth. «Notre température a été prise tous les jours, pour vérifier que nous ne faisions pas de la fièvre. Toutes les escales ont été annulées et nous devions rester sur le bateau.»

Mais rien de tout cela sur le Costa Deliziosa, où aucun cas n’a été constaté.

Une chance, car la promiscuité fait d’un paquebot un vivier favorable à l’accélération de l’épidémie. Cela a notamment été le cas sur les porte-avions Roosevelt et Charles De Gaulle et plusieurs luxueux paquebots de croisière.

Des mesures de sécurité bien appliquées

Dans les médias de l’hexagone, plusieurs passagers français ont pourtant fait part de leur mécontentement. « Otages », peut-on notamment lire dans le Parisien.

Mais Christiane tient à fortement nuancer ces propos. «Des choses fausses ont été avancées sur les réseaux sociaux. Notamment sur le confinement. On a parlé de conditions déplorables et même de morts, mais rien de tout cela! Nous n’étions pas confinés dans nos chambres, on avait accès au pont. Et le commandant a très bien géré la situation et a été intransigeant sur les mesures de sécurité. Ce qui nous a permis de rentrer en bonne santé.»

Elle a d’ailleurs reçu une compensation pour ces désagréments. «Un remboursement de 35% du montant de mon voyage et un bon d’achat.»

 Un rapatriement à partir de Gênes

Christiane Dubuisson a été rapatriée à partir de Gênes, en Italie. - Si beaucoup d’escales prévues ont été annulées, Christiane Dubuisson a pu admirer de beaux paysages. «Nous avons pris un nouvel itinéraire en passant par l’océan Indien, l’île Maurice, la Réunion, les Seychelles, Oman, le canal de Suez pour ensuite rentrer par la Méditerranée. La première croisière de ma vie a duré 4 mois. Je n’ai pas tout vu, mais je ne regrette rien. J’ai vu aussi d’autres choses impressionnantes, comme le chargement des vivres sur le bateau ou le ravitaillement en carburant.»

Le Costa Deliziosa n’a pas été autorisé à débarquer ses passagers à Marseille, comme c’était prévu. «Des passagers ont été déposés à Barcelone. Nous, nous nous sommes arrêtés à Gênes. Là-bas, l’ambassade de Belgique a affrété un bus spécial pour nous ramener gratuitement chez nous. On s’est bien occupé de nous.»

«Nous n’étions pas inquiets»

Christiane Dubuisson a vécu de très loin l’avancée de l’épidémie de coronavirus. «En pleine mer, les communications sont très réduites et le Wifi était hors de prix. J’en ai profité pour déconnecter. Ce n’est qu’à partir de l’Australie que cela a pris une autre tournure. À partir de là, on a offert le wifi et j’ai communiqué avec ma famille sur WhatsApp. Mais on n’était pas inquiet.»

Comme tous les Belges, Christiane est désormais confinée. «C’est dur de retomber sur terre… Mais il faut continuer d’être sérieux et faire attention.»

©27-04-2020 - Romain IZZARD - L'Avenir

 

 

Christiane Dubuisson (à gauche) a passé quatre mois en mer à bord du Costa Deliziosa.-