ECHANGES INTERCULTURELS Le Rotary suspend son programme d'échanges

jeudi 30 avril 2020

Le coronavirus a eu raison du rêve partagé par près de 300 jeunes. Cet été, ils ne partiront pas faire une seconde rhéto avec le Rotary comme cela était prévu.

«Cela a été une décision terriblement difficile à prendre car pour ces jeunes c’est le rêve d’une année qui explose…, reconnaît Thierry Reip, gouverneur du district 1630. Dans notre district qui couvre les provinces de Liège, Luxembourg, Namur et le Grand-Duché de Luxembourg, environ une centaine d’étudiants avaient prévu de partir à la découverte d’une autre culture. À l’échelle du pays, entre 250 et 300 jeunes suivent ce programme d’échanges.»

Faute de garanties sanitaires suffisantes

Voilà tout juste une semaine, les gouverneurs des quatre districts belges ont estimé qu’ils n’étaient pas en mesure d’obtenir des garanties sanitaires dans les pays où ils envoyaient les jeunes. «C’est le principal argument en faveur de l’annulation car cette incertitude peut être lourde de conséquences», précise Thierry Reip.

D’autres éléments ont pesé dans la balance: «Plusieurs districts étrangers ont déjà pris la décision de suspendre les échanges: c’est le cas d’une bonne partie des districts américains et asiatiques. L’Australie les a annulés également. Il fallait refaire une gymnastique compliquée pour repositionner les étudiants qui partaient dans ces pays-là, au risque de devoir leur proposer une destination impossible pour eux.»

À cela s’ajoute l’incertitude pour les étudiants en partance d’obtenir un visa d’entrée délivré par l’ambassade de leur futur pays d’accueil. «Actuellement, il n’y a pas un seul pays qui accorde des visas pour ce type de séjour et on ne sait pas jusque quand cela va durer.»

Reporter le départ? Il y a trop d’incertitudes

Et reporter les départs en octobre ou novembre? «On a envisagé ce cas de figure mais que vont faire ces jeunes en attendant. S’ils ne sont pas inscrits dans une école, les parents ne percevront plus les allocations familiales et dans la situation actuelle, c’est un argument important. Et comme le départ ne sera sans doute pas garanti, ces jeunes seront tentés d’entamer un cursus au risque de devoir abandonner leurs études au milieu du quadrimestre et d’avoir payé un minerval pour rien. »

Ce satané virus a déjà fait rentrer au pays, bien plus tôt que prévu, des centaines de jeunes voilà quelques semaines. «Cela a été un crève-cœur pour eux car ils n’ont même pas pu dire au revoir à leurs copains. Ce sont des décisions difficiles à prendre car il y a énormément d’affect, mais on ne joue pas avec la santé des jeunes.»

La nouvelle est rude pour ces jeunes et leur famille qui les ont accompagnés dans leur projet, reconnaît le gouverneur du district 1630 « mais ils ont l’avenir devant eux. Ils pourront partir en Erasmus ou bien une fois leurs études terminées.»

Le programme d’échanges est suspendu, il ne s’arrête pas, précise le Rotarien. «C’est un programme auquel on tient beaucoup. Les jeunes sont des vecteurs de paix. Quand ils connaissent d’autres cultures, ils comprennent mieux les sensibilités des pays qui les ont accueillis

© Caroline DESORBAY L'Avenir 2 mai 2020
 

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