Les epidémies et endémies au Pays d'Ath. Conférence virtuelle de Jean pierre DUCASTELLE

dimanche 17 mai 2020

Les conférences sont suspendues mais …

A la suite de l’épidémie de COVID-19, les conférences du Cercle Royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la Région  ont dû être annulées. Dans ce contexte, le bureau a pris l’initiative d’enregistrer des conférences-vidéo consacrées à l’histoire régionale et aux collections des musées athois.

Le premier épisode est proposé par Jean-Pierre Ducastelle et concerne un sujet d’actualité, à savoir « Les épidémies et endémies au Pays d’Ath » : Cliquez sur https://crhaa.wordpress.com/

 

Pour en savoir plus nous vous recommandons la lecture du Tome XIII, 1998, Epidémies et endémies à Ath et en Hainaut du moyen Age au XIXème siècle des Etudes et Documents du CRHAAR en vente au prix de 18,50 € (+ port éventuel de 6 €), à verser sur le compte du Cercle n° BE41 0680 5481 3010 (en communication : Epidémies et Endémies Tome XIII des Etudes et Documents).  Cet ouvrage est également disponible auprès du Secrétariat du Cercle .

 

 

 

 

Quelques informations complémentaires

CHAPELLE DE LA LADRERIE A CHIEVRES

La chapelle de la Ladrerie est un édifice religieux catholique sis sur la route d’Ath, à la sortie de Chièvres, dans le Hainaut, en Belgique. Construite au XIIe siècle comme lieu de culte de la maladrerie fondée par Ève de Chièvres, la chapelle est dans son architecture - nef romane et chœur gothique - un exemple caractéristique du passage historique d’un style à l’autre. Tous les ans une ‘fête de la ladrerie’ y est organisée.

HISTOIRE

Au Moyen Âge la seule manière de contenir la lèpre, maladie contagieuse et incurable, était d’isoler les malades. Ainsi, Eve de Chièvres, socialement et religieusement très active dans ses domaines fit construire une maladrerie à l’extérieur de Chièvres. La fondation qui date de 1126 est mentionnée dans une bulle du Lucius III, pape de 1181 à 1185, qui lui accorde des privilèges religieux.

C’est après la mort de Nicolas de Rumigny, troisième époux d’Ève de Chièvres, que la construction de la léproserie commença (vers 1167). Une chapelle lui fut adjointe et l’ensemble confié à des religieux. Les privilèges accordés par le pape Lucius III furent confirmés par ses successeurs Grégoire VIII et Alexandre IV. L’établissement était vaste et avait sa chapelle et son cimetière.

Cinq siècles et demi plus tard la maladrerie est fermée et les bâtiments sont transformés en ferme (1718), la chapelle gardant cependant sa fonction religieuse et restant ouverte au culte. La chapelle est toujours connue sous le nom de ‘chapelle de la Ladrerie’.

Au XIXe siècle (1844) la ‘ferme de la ladrerie’ et ses dépendances sont répertoriées comme propriété de l’hospice de Chièvres’. Les établissements de charité gérés par les religieux catholiques sous l’Ancien Régime passent sous autorité civile sous le Régime français puis hollandais. Après l’indépendance de la Belgique ils sont repris par les ‘Centres publics d’Assistance sociale’ [CPAS]. Ainsi la chapelle de la Ladrerie dépend aujourd’hui du CPAS de Chièvres.

Le sanctuaire de la chapelle

Description

Le bâtiment de la chapelle est un bel exemple de transition entre le passage du style roman au gothique.

La nef unique romane construite en moellons date du XIIe siècle. De plan rectangulaire c’est la partie la plus ancienne de l’édifice. Elle est prolongée d’un chœur de style gothique à l’axe légèrement décalé. Son chevet est pentagonal.

En août 2010, lors de la fête annuelle de la ladrerie une statue du père Damien (Saint Damien de Moloka'i, patron des lépreux) y fut installée et bénite.


La vie de saint Roch

Saint Roch naquit à Montpellier, entre 1348 et 1350, en pleine guerre de Cent Ans, pendant la grande peste noire (qui dura deux ans et décima un tiers de la population occidentale). C’est l’époque des grandes famines et des massacres perpétrés par les grandes compagnies (troupes de mercenaires).

Montpellier, rattachée à la couronne de France depuis 1349, était une république marchande, une grande ville du Midi, cosmopolite et tolérante, très réputée pour ses universités. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de plus de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de quarante ans.

Fils désiré, et longtemps attendu, il passa une enfance dans un milieu profondément chrétien. Il fut baptisé au sanctuaire Notre Dame des Tables, qui était aussi le centre de la vie spirituelle, intellectuelle, administrative et sociale de Montpellier

Il fit probablement ses études chez les pères dominicains, avant d’étudier la médecine. Il connut les terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. A Montpellier, cette dernière fit jusqu’à 500 morts par jour, pendant trois mois.

Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il décida de partir pour Rome. Il distribua sa fortune aux pauvres, rejoignit le troisième ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route.

Il emprunta probablement la voie francigène en direction de Rome. Il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants, et obtint de nombreuses guérisons.

Il reprit son chemin pour Rome, lorsqu’il apprit qu’à Cesena, à l’opposé de sa direction, l’épidémie faisait rage. Il s’y rendit, faisant ce que Dieu attendait de lui au fur et à mesure de son pèlerinage, et obtint là encore des guérisons miraculeuses. Il arriva enfin à Rome, au début de l’année 1368, et s’occupa sans doute des malades à l’hôpital du Saint Esprit, ordre fondé par son compatriote, Gui de Montpellier.

Roch quitta Rome en 1370 pour s’en retourner vers sa patrie. Au mois de juillet 1371, Il était à Plaisance, à l’hôpital Notre Dame de Bethléem, près de l’église Sainte Anne, où il assista, guérit et réconforta les malades.

Atteint par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pour y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien lui apporta chaque jour un pain. On rapporte également qu’un ange secourut Roch. Il recouvra la santé et retourna à Plaisance, auprès des pestiférés, faisant preuve d’un courage et d’une humanité remarquable.

Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan,  et la ligue constituée par le pape Urbain V, conduite par Amedeo VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti.

Sa renommée était déjà grande. De surcroît, il pouvait être identifié, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur la poitrine, par son oncle, gouverneur de la ville, ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité, et demanda à pouvoir reprendre son chemin, en tant qu’«humble serviteur de Dieu». Sa requête fut rejetée, et il fut mis au cachot.

Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le mardi 16 août 1379.

Saint Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, immédiatement après sa mort aux alentours de 1382 lui consacra une fête. Sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise.

La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l’église de la Scuola Grande di San Rocco. En 1856 un tibia fut donné à l’église Saint-Paul de Montpellier, dont il ne reste plus qu’une chapelle latérale, à l’arrière du sanctuaire Saint-Roch, lequel est dépositaire aujourd'hui de la relique et de son bâton de pèlerin.

Chièvres Chapelle de la Ladrerie https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d0/Chapelle_de_la_Ladrerie2.jpg