Vos dons réalisés en 2020 aux associations seront déductibles à 60% au lieu de 45%. Une mesure saluée par l’associatif qui souffre de la crise du Covid.
C’est une des mesures temporaires annoncées récemment par le gouvernement belge dans le cadre de la crise du coronavirus.
Elle permettra à tout particulier de déduire fiscalement, pour cette année 2020, ses dons à des associations à hauteur de 60% sur sa déclaration d’impôts, au lieu de 45%. Ainsi, un don de 100 euros ne vous coûtera que 40 euros, après déduction au lieu de 55 euros.
Ce point, qui fait partie d’un projet de loi plus vaste portant sur diverses mesures fiscales urgentes en raison de la pandémie et qui doit encore être voté en séance plénière de la Chambre (l’urgence a été adoptée ce jeudi), veut venir en aide au secteur associatif impacté lui aussi par la crise.
Plusieurs conditions devront être rencontrées pour pouvoir avoir accès à cette réduction d’impôt. Comme aujourd’hui, le don doit être d’au moins 40 euros (en une fois ou en plusieurs versements), par an et par organisation.
Par contre, le montant total des dons donnant accès à la réduction d’impôt sera revu à la hausse pour cette année: il ne pourra excéder 20% des revenus nets du donateur (contre 10% habituellement).
Ce don doit être réalisé auprès d’une organisation agréée. Croix-Rouge, universités, musées, ONG, la liste de ces organisations se trouve sur le site du SPF Finances.
En retour, l’organisation doit établir une attestation fiscale pour le don dont elle a bénéficié, qu’elle envoie au donateur, début de l’année suivante, pour sa déclaration d’impôts.
«Une bonne nouvelle»
Sur le terrain associatif, on salue la nouvelle. «En cette période de crise, on a plus que jamais besoin de dons», explique Nancy Ferroni, porte-parole de la Croix-Rouge de Belgique.
Car la crise du Covid a plongé les comptes de bon nombre d’associations dans le rouge.
«Nos dépenses, en matériel de secours et de protection, ont fortement augmenté, décrit Nancy Ferroni. On avait quelques stocks mais pas en suffisance. Il a fallu tout acheter: les masques, le gel désinfectant, etc. Or, au début de la crise, les prix se sont envolés. Une combinaison d’ambulancier coûtait 5 à 7 fois plus cher…»
La Croix-Rouge a également dû mettre plus de moyens dans l’aide alimentaire et la distribution de colis, dont la demande s’est intensifiée face à la crise sociale qui accompagne la crise sanitaire.
Les rentrées de l’organisation ont par contre sensiblement baissé: fermeture des magasins de vêtements d’occasion, annulation des formations premiers secours, des campagnes de collecte, etc.
Pour faire face, la Croix-Rouge a lancé un appel aux dons début avril. «Les dons sont une grosse partie de nos ressources. Le public a été sensible à la situation», affirme Nancy Ferroni qui estime qu’il est toutefois trop tôt pour évaluer l’impact chiffré de la crise.
«Si nous avons moins de dépenses en matériel désormais, une seconde phase n’est pas exclue. Et l’aide sociale, elle, ne ralentit pas», insiste la porte-parole.
© Caroline FIXELLES - L'Avenir