L’Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines rouvre ses portes avec des collections enrichies

vendredi 4 décembre 2020

Double événement à l’Hôpital Notre-Dame à la Rose où le musée rouvre ses portes, mais présente aussi de nouvelles pièces.

Bonne nouvelle pour l’Hôpital Notre-Dame à la Rose. Comme les autres musées belges, le fleuron du patrimoine lessinois peut rouvrir ses portes grâce à l’assouplissement des mesures sanitaires. C’est chose faite depuis ce jeudi. Une reprise d’autant plus particulière que les collections de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose viennent d’être enrichies avec les collections du musée de l’Hôpital de Jolimont, situé à La Louvière.

Il faut dire que les deux hôtels-Dieu sont intimement liés sur le plan historique.

En effet, l’Hôpital de Jolimont a été fondé en 1881 par l’abbé Félicien Bataille qui, suite à une mésentente avec la Commission des Hospices civils lessinoise, quitte l’Hôpital Notre-Dame à la Rose accompagné de quelques chanoinesses.

La petite communauté s’installe dans le château du Bouly, laissé à l’abandon par ses anciens propriétaires.

Dès janvier 1882, l’institution accueille les personnes âgées et les sans-abri. La première personne y est amenée par l’Administration communale… sur une brouette!

L’hospice devient l’Institut Notre-Dame de la Compassion accueillant les blessés de l’industrie du charbonnage et les malades de la Région du Centre.

L’augmentation des admissions nécessite, dès 1883, des transformations et le site évolue progressivement pour devenir aujourd’hui un des plus grands groupes hospitaliers de Wallonie.

La communauté des religieuses – devenues en 1885 Sœurs Servites de Marie (congrégation apparue à Sienne, avec qui l’HNDR entretient des liens étroits dans le dossier de reconnaissance du réseau des hôtels-Dieu par l’Unesco) – s’accroît au fil des années.

En 1952, elle fusionne à nouveau avec la communauté de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose, dont elle est issue.

Dans les années 90, Raphaël Debruyn et la dernière sœur lessinoise, Marie Amédée, renouent humainement avec la communauté louviéroise. «Lors du départ de l’Abbé Bataille pour Jolimont, une série de choses ont quitté l’HNDR; notamment des archives spirituelles», souligne le conservateur-directeur lessinois. «Lors de la création de notre musée, plusieurs pièces sont revenues chez nous et notamment la bulle papale d’Innoncent IV. Quelques années plus tard, les Sœurs Servites de Marie de Jolimont ont décidé à leur tour de créer un petit musée et nous les avons aidées. Ce musée a vécu jusqu’à cette année. Il ne reste que quelques religieuses, âgées et en mauvaise santé, et elles ont pensé que tous les objets et témoignages de leur passé seraient mieux valorisés à Lessines. Nous avons donc conclu une convention et déménagé tout cela à l’automne.»

Ces objets viennent donc de trouver refuge au sein du musée de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose. L’histoire des deux communautés est indissociablement liée et les collections se complètent merveilleusement bien.

© Audrey RONLEZ - L'Avenir 3/12/2020


Parmi les objets issus des collections de l’Hôpital de Jolimont, une allégorie de la vie religieuse qui fait écho à celle présentée à Lessines.

«Cette œuvre est restée présente dans la grande salle du noviciat de Jolimont jusqu’aux réformes conciliaires», explique Raphaël Debruyn. «Il s’agit d’une copie adaptée de l’allégorie de la vie religieuse de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose. Il s’en différencie par plusieurs éléments dont l’habit des Sœurs Servites de Marie. Son exécution résulte probablement d’une commande l’abbé Bataille lorsqu’il décide d’affilier sa communauté naissante à l’Ordre des Sœurs Servites de Marie.»

Dans les vitrines, les visiteurs pourront aussi découvrir un lot de timbales. «Les sœurs qui entraient en religion étaient souvent issues de familles nobles ou relativement aisées. Elles apportaient donc avec elles une dot plus ou moins importante censée subvenir à leur entretien. C’est ainsi que, tant les chanoinesses lessinoises que les servites de Jolimont, apportaient une timbale argentée lors de leur prise de vœux. Les collections de Jolimont regorgent de ces timbales dont celle de Marie-Rose Carouy, célèbre prieure de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose, qui devint directrice de l’institution après le départ de l’abbé Bataille.»

Il ne s’agit là que de quelques éléments venus enrichir les salles du musée lessinois. Libre aujourd’hui au public d’aller découvrir les autres.

© Audrey RONLEZ - L'Avenir 3/12/2020

REPORTAGE DE NOTELE

Lessines : l’Hôpital Notre-Dame à la Rose retrouve une partie de son patrimoine

C'est un don particulier qui a été livré à l'Hôpital Notre dame à la Rose de la part des Soeur Servites de Marie de Jolimont. On pourrait en fait parler de restitution car il s'agit en fait d'objets liés à l'histoire du Musée de Lessines. Pour comprendre l'importance de ce patrimoine, il faut remonter à la fin du 19ème siècle quand l'Abbé Bataille quitte Lessines pour diriger la communauté de Jolimont.

https://www.notele.be/si46-media88719-lessines-l-hopital-notre-dame-a-la-rose-retrouve-une-partie-de-son-patrimoine.html

 

Raphaël Debruyn ravi d’avoir récupéré un album d’antiquités rempli de planches scientifiques qui se trouvait à Jolimont.

Images supplémentaires

Le bureau de l’abbé Bataille est désormais installé à Lessines.