Le témoignage du beau-frère d'Olivier VANDECASTEELE

lundi 5 juin 2023 19:00, Salle de l’Écuelle, Rue des 4 Fils Aymon, 21, 7860 Lessines
Conférencier(s):

Joris BRABANT 

                     Communiqué d’Olivier VANDE CASTEELE.

"Cela fait 5 jours que je suis de retour en Belgique. Je vais bien.

Après 15 mois de détention arbitraire, je reprends petit à petit contact avec une autre réalité : celle d’une belle semaine dans notre tendre Belgique démocratique. Le décalage est immense. Je suis suivi par une équipe médicale professionnelle que je remercie beaucoup. N’ayant eu aucun accès direct aux informations extérieures pendant toute la durée de ma détention à l’isolement complet (soit 13 mois consécutifs), j’étais à mille lieues d’imaginer l’ampleur de la mobilisation citoyenne - que vous toutes et tous avez porté.e.s jour après jour - au travers du pays et par-delà les frontières. L’ampleur de votre soutien m’émeut profondément. Je suis ébahi par toutes vos actions et attentions – petites et grandes.

Au travers des pétitions, tribunes, manifestations, bannières, dessins, cartes et lettres, je découvre tous ces mots d’amis, de collègues, d’écoliers, d’académiques, d’artistes, de sportifs, de membres de la société civile, et plus largement de tous ces compatriotes belges et européens qui se sont mobilisés pour me rendre la liberté … Liberté chérie. Votre soutien, combiné aux nombreux efforts du gouvernement et de leurs équipes, ont fait la différence. »

REPORTAGE DE NOTELE Nathalie Vandecasteele : "Olivier envoie ses mercis à toute la Belgique" (notele.be)

Olivier VANDECASTEELE

BULLETIN DE LA REUNION STATUTAIRE DU 5 JUIN 2023

 Présents, Christine GRIGOLATO présidente, BONNIER José, BOURRY Christiane, DOCHY Marie Christine, DUPUIS Stéphane, JOURQUIN Hermeline, LONCHEVAL Luc, VAN EGTEN Jacques Secrétaire de Séance Pierre PAPLEUX

Conférencier Joris BRABANT

Invité Alain DEGOR

Ont assisté à la réunion du futur comité DASSELER Sylvie, DOCHY Marie Christine, GRIGOLATO Christine, HANNEQUART Patricia, JOURQUIN Hermeline, LONCHEVAL Luc, PAPLEUX Pierre, POTTIEZ Florence

CITATION DU JOUR 

"Il vaut mieux que dix coupables s'échappent plutôt qu'un seul innocent ne souffre."                      

William Blackstone


QUIZZ DU CHEF DE PROTOCOLE

Né le 5 juin 1956 à Seattle (Washington), C'est un saxophoniste américain de pop instrumentale et de smooth jazz. Avec 75 millions de disques vendus dans le monde, il est considéré comme l'un des saxophonistes les plus populaires de tous les temps.

Il est également connu pour avoir tenu une note pendant 45 minutes 47,77 secondes. Cela se fait en respirant simultanément par le nez tout en expulsant l'air par la bouche en utilisant l'air stocké dans les joues. Des recherches sur cette pratique ont révélé plus tard à quel point elle était dangereuse. En effet, la respiration dite circulaire peut entraîner une accumulation de pression dans le cou, ce qui peut empêcher l'oxygène d'atteindre le cerveau et peut même entraîner la mort !

R/ Kenneth Gorelick, plus connu sous son nom de scène Kenny G

 

C’est le tout premier être humain dont les restes reposent sur la Lune. Né le 28 avril 1928 à Los Angeles, c’est un passionné de géologie qui dédiera sa vie à la recherche et à l’espace. Il travaillera pour le "United States Geological Survey" pour étudier les processus volcaniques et rechercher des gisements d’uranium. C’est dans le cadre de cet emploi que la voie vers l’astronomie et l’espace vont s’ouvrir à lui. À la recherche d’uranium en Arizona, il identifie un cratère de météorite, le cratère Barringer. Passionné, il va écrire une thèse de doctorat sur le météore et la région où il est tombé

En 1961, la course à l’espace commence à s’intensifier. Le Président de l’époque, John F. Kennedy annonce cette année-là au Sénat que les Etats-Unis vont faire alunir un américain sur le satellite de la Terre avant la fin de la décennie. 

Dans le cadre de cet excitant projet, Il est choisi pour diriger le programme de recherche en astrogéologie.  Il est le premier à créer une carte géologique de la surface de la Lune, grâce aux photographies prises à l’époque. C’est cette carte qui sera utilisée pour planifier le premier alunissage de l’histoire, emmenant Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune le 21 juillet 1969.

Passionné par son métier, il ne s’est pas contenté de former des astronautes, il était lui-même en lisse pour devenir le premier géologue à marcher sur la Lune, mais pour des raisons de santé, il lui a été impossible d’embarquer.

Il combine son travail dans la conquête spatiale à ses recherches à l’Université de Caltech. Avec sa femme, ils travaillent sur les astéroïdes à partir de 1969 et découvrent que les météorites qui tombent sur Terre ne sont pas si rares que ça et que cela aurait bien pu anéantir une civilisation… voire même les dinosaures !

C’est la découverte de la Comète Shoemaker – Levy 9 qui les rendra célèbres aux yeux du public. La comète s’est écrasée sur Jupiter en 1994, c’était la première fois que la communauté scientifique a pu assister à un tel évènement. Ce sera également l’évènement déclencheur d’une prise de conscience politique de la nécessité de protéger la Terre des impacts potentiellement mortels en détectant suffisamment à temps les géocroiseurs potentiellement dangereux.

Vingt-huit ans plus tard, la Nasa a lancé la mission DART qui a réussi à détourner un astéroïde de sa trajectoire, rendant concrète la possibilité de sauver la Terre si un géocroiseur lui fonçait dessus.

 En 1997, Il perd la vie suite à un accident de la route duquel sa femme sortira indemne. Incinéré, c’est une de ses anciennes étudiantes, Carolyn Porco qui se battra pour lui offrir un destin unique. Elle a déclaré à la Nasa : "L’idée de lui donner la Lune comme lieu de repos définitif . Elle s’est démenée pour récupérer 28 grammes de ses cendres et les placer à bord du vaisseau spatial Lunar Prospector de la Nasa.

Le 6 janvier 1998, enveloppées dans un ruban en feuille de laiton avec une photo du cratère Barringer et une citation de "Roméo et Juliette", ses cendres ont été lancées dans l’espace. Un an plus tard, lorsque la mission principale du vaisseau s’est terminée, il s’est délibérément écrasé sur le pôle Sud de la Lune, dispersant  ses cendres, où il repose depuis 24 ans avec une sacrée vue sur la Terre.

Jusqu'à aujourd'hui, il est toujours le seul être humain dont les cendres ont été envoyées sur la Lune mais cela devrait changer bientôt puisqu'une entreprise américa

R/ Eugene Shoemaker

Menu

Salade d'été et sa croquette

Escalope de porc accompagnée d'une purée de lentilles et Boulghour sur un lit de poivrons coloré

Riz au lait de coco et fruits


La présidente remercie notre conférencier et rappelle les circonstances de leur rencontre lors du Roots et Roses. La réunion de ce soir se voulait une modeste petite pierre supplémentaire dans les multiples actions menées en vue de la libération d’Olivier et ce sera finalement, une réunion de fête pour célébrer le retour d’Olivier dans sa famille.

Le conférencier de ce soir, beau-frère d’Olivier, nous parlera des coulisses de la libération d’Olivier.  

Pour illustrer cette conférence, vous trouverez d’une part le communiqué d’Olivier remerciant la population belge et un article sur le même thème de Pauline Hoffman du journal Le Soir

Christine Grigolato a assisté à une réunion des présidents sortants et des assistant-gouverneurs. Anne Jacobs termine son mandat et sera remplacée par Pierre Seghers ancien président de notre club transféré au RC Ath.  

Christiane Bourry remercie le geste du club en faveur des petits chanteurs et nous raconte l’histoire de la pêche melba qui a été inventée en l'honneur de la cantatrice Nellie Melba. En 1894, le cuisinier français Georges Auguste Escoffier entend la voix de la cantatrice, et sous le charme, décide de créer un dessert qui porterait son nom.  

La minute rotarienne

Les valeurs du Rotary

Le Rotary met en avant 5 valeurs fondamentales qui guident les priorités de son action :

. Le service : car l'ensemble des professionnels, membres des clubs qui forment le Rotary International, sont au service de l’humanité au travers des nombreuses actions qu'ils entreprennent

. La camaraderie : car elle permet de souder les Rotariens entre eux et d’encourager une bonne entente

. La diversité : car toutes les professions, religions, opinions, sont représentées et sont ainsi sources d’enrichissement et forces de rassemblement

. L’intégrité : car il est demandé aux Rotariens de respecter une éthique personnelle et professionnelle exigeante

. Le leadership : car tous les membres du Rotary exercent un véritable pouvoir de direction et ont, par l'exemple qu'ils donnent, la capacité d’entrainer les communautés humaines en appliquant ces valeurs fondamentales

Ce sont ces 5 valeurs qui caractérisent le Rotary International et auxquelles adhèrent l'ensemble de ses membres


AGENDA ROTARIEN

Christine nous présente les dernières conférences de son année de présidence

Présentation de l'asbl St Bernard de Wallonie lundi 12 juin 2023

https://lessines.rotary2150.org/fr/agenda/show/58229

ASSEMBLEE GENERALE STATUTAIRE lundi 19 juin 2023

https://lessines.rotary2150.org/fr/agenda/show/58230

PASSATION DE POUVOIR lundi 26 juin 2023  


Les coulisses des négociations pour la libération d’Olivier Vandecasteele

Par Pauline Hofmann (avec B. Dy) Le Soir  26/05/2023  

Opération Blackstone. Pendant de longs mois, c’est sous ce nom de code que les services belges ont travaillé, dans la plus grande discrétion, à la libération du Belge Olivier Vandecasteele. Et ce vendredi, après 455 jours, l’opération Blackstone s’est soldée par un succès. Après quinze mois d’enfer et de torture, l’humanitaire belge finit par retrouver les siens. Ceux qui ont tant donné pour le revoir auprès d’eux. Le mot soulagement est sûrement trop faible.

Pendant quinze longs mois, on ne compte pas le nombre de personnes qui ont sué sang et eau dans « l’affaire Vandecasteele ». Des diplomates, les services de la Sûreté, les membres du gouvernement qui ont travaillé à cette opération Blackstone. Mais surtout et avant tout sa sœur, Nathalie, mais aussi les autres membres de sa famille : ses parents, son autre sœur, ses neveux et nièces. Et ses amis. Olivier Van Steirtegem a mis sa vie entre parenthèses pour lui donner la plus belle preuve d’amitié : se battre pour sa libération.

« La famille a été reçue vendredi matin à 8 h 30 par le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense pour leur annoncer la nouvelle », indique le gouvernement belge. Durant toute la journée, ils ont été accompagnés par les services de l’Etat, encadrés. « On les tient au courant minute par minute », précisait-on dans l’après-midi. Pas question de les lâcher seuls face à l’immensité de cette nouvelle : « On veut qu’ils vivent ce moment le plus sereinement possible. »

Ce vendredi soir, sur le tarmac de Melsbroek, Olivier a retrouvé ses proches. Un peu plus tard (« sur demande de la famille », précise un membre du gouvernement), il devait rencontrer le Premier ministre et les trois ministres qui ont travaillé à sa libération.

Contactée par Le Soir, Nathalie Vandecasteele demandait un peu de temps vendredi après-midi : « Nous ne prendrons pas la parole aujourd’hui. Nous sommes soulagés que le cauchemar d’Olivier se termine et attendons avec impatience de le serrer dans nos bras. » La voix de Mouna Ferdi, une de ses amies, s’étrangle à l’idée des retrouvailles : « J’ai tant pensé à ce moment. Une partie de moi veut juste lui faire un immense câlin. Mais je pense qu’il y aura beaucoup de pudeur. Rien que de le voir, ce sera déjà énorme. »

Jusqu’à 25 kilos perdus

Vendredi soir, Olivier Vandecasteele a donc posé le pied sur le sol belge à l’aéroport militaire de Melsbroek. A 21h30, un avion militaire en provenance du sultanat d’Oman, dans le Golfe, a atterri avec à son bord le désormais ex-otage. Pendant tout le trajet, un psychologue se trouvait aux côtés de celui qui a subi des actes de torture.

Sur quatorze des quinze mois, il a été à l’isolement total, sans pouvoir parler à personne. La lumière a été allumée 24 h sur 24 dans sa cellule, qui ne comportait pendant tout un temps même pas de matelas. Sur la photo partagée par le gouvernement, prise dans l’avion militaire, on voit un homme amaigri. Il a perdu jusqu’à 25 kilos pendant ses longs mois de détention. Mais il tient debout. Ce qui n’était pas forcément gagné. Pendant tout un temps, les jambes d’Olivier Vandecasteele ne le portaient plus. Sa famille a tremblé, encore plus.

« Un homme pour un homme »

Cette libération sonne la fin d’une interminable (et complexe) affaire qui débute en réalité en juin 2018. Un attentat est déjoué à Villepinte, en région parisienne. Rapidement, un homme est arrêté : Assadollah Assadi, un diplomate iranien en poste à Vienne. En octobre 2018, il est transféré en Belgique pour y être jugé puisqu’une partie de l’attentat avorté a été organisée depuis Anvers.

En juin 2021, la sentence tombe pour le cerveau de l’attentat : 20 ans de prison. Assadi renonce à faire appel. Et la colère de Téhéran s’abat sur la Belgique. « C’est le début de la misère », raconte un membre du gouvernement belge. Dans un pays qui a une diplomatie de l’otage chevillée au corps, les risques d’enlèvement s’intensifient pour les citoyens belges. Au point de réduire la représentation diplomatique belge de Téhéran à sa plus simple expression : un ambassadeur. Le 2 janvier 2022, le diplomate en poste rencontre un diplomate iranien, qui insiste pour obtenir la libération d’Assadollah Assadi. Mais la Belgique refuse. Régulièrement, le nom d’Ahmadreza Djalali, un professeur suédo-iranien de la VUB, arrive dans les conversations. Mais l’homme n’a pas la nationalité belge.

Olivier Vandecasteele, lui, a quitté l’Iran il y a peu, après cinq ans passés comme travailleur humanitaire auprès des migrants afghans, l’engagement ancré en lui. Mi-février, il monte dans un avion vers Téhéran, pour clôturer sa vie là-bas, raconte sa famille. Et le 24 février au soir, on sonne à la porte pendant qu’il passe une soirée avec ses amis. Il attend le livreur de pizzas. Ouvre. Et sa vie bascule.

Aucun doute sur ce qui est en train de se jouer. « C’est une affaire d’un homme pour un homme », commente un membre du gouvernement. « C’était cousu de fil blanc. L’Iran voulait prendre un otage belge. Lui ou un autre, ça allait arriver », commente un diplomate. Car l’Iran ne demande que ça : la libération d’Assadi, condamné pour terrorisme. Les destins d’Assadi et de Vandecasteele, deux hommes que tout oppose, sont désormais entremêlés. Dans le plus grand secret, l’opération Blackstone démarre. Assadi et Vandecasteele auront chacun leur nom de code, tenus sous silence jusqu’à aujourd’hui.

« Un travail au forceps avec les autorités »

Rapidement, l’appareil d’Etat belge fait une recommandation (risquée) : adopter un traité de transfèrement de prisonniers entre la Belgique et l’Iran. L’argument : régler cette affaire dans le cadre de la loi. Et les ennuis commencent. Le traité (dont on pressent l’aspect polémique face au chantage d’Etat iranien) est camouflé, saucissonné entre plusieurs textes. L’affaire ne prend pas : la polémique monte dans les rangs de la Chambre, notamment à la N-VA. Les députés Peter De Rover et Daria Safay montent au créneau. Les débats sont chauds. Et au beau milieu de l’été, le ministre de la Justice (qui porte le texte) dévoile le pot aux roses : la Belgique a un otage en Iran. Et ce traité, assure-t-il, est nécessaire pour le sortir de là.

Dans la majorité, on avale quelques couleuvres et le texte finit par être adopté au bout de la nuit, une veille de la fête nationale. Olivier Vandecasteele doit tenir quelques semaines et, espère-t-on, on échangera les prisonniers à l’automne. Mais c’était sans compter la ténacité d’un mouvement d’opposition iranienne. Le Conseil national de la résistance iranienne est une des bêtes noires de Téhéran. Longtemps sur les listes européennes des organisations terroristes, ceux qui ont leur lot de détracteurs se lancent dans une croisade judiciaire. Leur but : éviter la libération de celui qui a voulu les tuer. Car c’est eux que visait Assadollah Assadi dans l’attentat avorté de Villepinte.

En ouvrant la porte de l’Etat de droit, le gouvernement belge a donc ouvert les portes de sa justice. Et le Conseil national de la résistance iranienne l’a saisie. Ils déposent des recours, qui montent jusqu’à la Cour constitutionnelle. L’affaire, interminable, prend des mois. Chaque soubresaut est observé de près par le gouvernement, la famille, les amis, les avocats qui entourent ce dossier brûlant. En parallèle, dans la prison d’Evin à la triste réputation, l’état d’Olivier Vandecasteele s’aggrave. On craint pour sa vie. On compte les kilos qu’il perd.

L’Iran est loin d’être un interlocuteur facile. L’appareil d’Etat est divisé, le pays souffle le chaud et le froid. Avant cette affaire, la Belgique n’avait eu qu’à gérer une seule affaire d’otage dans les années 2000, passée relativement inaperçue. Un couple arrêté à la frontière du Pakistan et pour laquelle la Belgique avait négocié un appui à un projet international cher à l’Iran. « C’était un deal indirect », raconte un diplomate.

Mais ici, un événement inattendu vient compliquer encore la vie de l’otage, pris dans une histoire plus grande que lui : la mort de Mahsa Amini. Un mouvement de contestation sans précédent enflamme les rues du pays. Le régime iranien fait ce qu’il sait faire de mieux : réprimer dans le sang. Les condamnations internationales (et belge) pleuvent. A Bruxelles, l’Iran s’agace des positions de la diplomatie belge, qui joue un jeu d’équilibriste.

« En quinze mois, nous avons convoqué quinze fois l’ambassadeur iranien à Bruxelles », détaille un membre du gouvernement. « C’est une mesure forte, en diplomatie. » Autant de convocations, c’est inédit. « Des dizaines de démarches ont été entreprises par notre ambassadeur à Téhéran. Il y a eu des notes verbales, des rencontres… A chaque nouvelle information, cela a demandé un travail au forceps avec les autorités. » Plusieurs rounds de négociations se déroulent, souvent sans succès.

« La ministre Sophie Wilmès puis Hadja Lahbib ont déployé cette activité diplomatique dans la plus grande discrétion. C’est comme ça que se règlent ce genre de choses », continue un membre du gouvernement. Au total, Hadja Lahbib a eu sept contacts avec son homologue iranien. Dont deux rencontres de visu : l’une à New York, en marge de l’assemblée générale de l’ONU. Et l’autre à Genève, à l’ONU toujours.

L’artifice

Début mars, après cette rencontre, tout a un instant semblé s’accélérer. Les téléphones chauffent. Car dans la foulée, le Premier ministre Alexander De Croo contactait le président iranien Ebrahim Raïssi, un dur parmi les durs. Un contact à très haut niveau. Ni une ni deux, les proches d’Olivier Vandecasteele étaient convoqués en urgence aux Affaires étrangères. Le porte-parole de son groupe de soutien, Olivier Van Steirtegem rentre précipitamment de Paris. Sa sœur, Nathalie, fait les deux heures de trajet depuis la région de Tournai. Mais le soufflé retombe.

Et la galère continue, car la Cour constitutionnelle se prononce dans les jours qui suivent sur le fameux recours. Le traité est validé (soulagement pour la famille) mais les victimes d’Assadi pourront déposer un (nouveau) recours contre son transfert, lui-même susceptible d’appel. Au gouvernement belge, on sue. Car la pression monte du côté iranien. Les interminables tractations judiciaires, Téhéran apprécie peu. Et les services de la Sûreté pressentent une condamnation encore plus lourde pour le Belge dans un pays qui pratique sans vergogne la pendaison.

Le gouvernement consulte des constitutionnalistes et trouve alors un nouvel artifice. Passer par l’article 167 de la Constitution, qui stipule notamment que « le Roi dirige les relations internationales ». Mercredi, le roi Philippe signe un arrêté royal : « Vu la menace grave, imminente et continue pour la sûreté nationale de la Belgique, à laquelle une réponse urgente doit être apportée (…) le nommé Assadollah Assadi est remis à la République islamique d’Iran. » Jeudi soir, Assadi est sorti de sa prison. Les opposants iraniens n’en savent rien. Le risque de recours est écarté.

Près d’un an après avoir fait voter ce traité, on le balaie d’un revers de la main. Le gouvernement aurait-il pu aller plus vite, éviter ces mois de procédures, en faisant ce que tous les pays du monde font, c’est-à-dire négocier dans le plus grand secret ? « On a pris le chemin le plus long et le plus compliqué. Ça a prolongé le processus », juge un diplomate expert de la région. « Après coup, c’est toujours facile de refaire le film », indique un membre du gouvernement.

Au final, 455 jours après son arrestation, après des mois de procédure judiciaire, de négociations, Olivier Vandecasteele retrouve la liberté (et le ciel de Téhéran) jeudi soir. Une équipe de médecins belges est dépêchée sur place, pour s’assurer qu’après plus d’un an de calvaire, il est bien en état de s’envoler pour la Belgique. A l’aéroport, l’ambassadeur belge de Téhéran le retrouve, le reconnaît, et donne son feu vert : il peut monter dans l’avion, direction Oman. Le sultanat du Golfe, expert dans la négociation d’otages avec l’Iran, a joué les entremetteurs. Assadollah Assadi et Olivier Vandecasteele ne se sont pas croisés sur le tarmac de Mascate, nous dit-on.

Après cette folle année, cette folle journée, « je vais aller dormir », nous souffle un membre du gouvernement. Olivier, lui, va réapprendre la liberté.

 

Pour information

Que dit l’article 167 de notre constitution belge


  Art. 167.§ 1. Le Roi dirige les relations internationales, sans préjudice de la compétence des communautés et des régions de régler la coopération internationale, y compris la conclusion de traités, pour les matières qui relèvent de leurs compétences de par la Constitution ou en vertu de celle-ci.
  Le Roi commande les forces armées, et constate l'état de guerre ainsi que la fin de hostilités. Il en donne connaissance aux Chambres aussitôt que l'intérêt et la sûreté de l'Etat le permettent, en y joignant les communications convenables.
  Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire, ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une loi.

 


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