Au pays de Magritte, il existe un lieu chargé d’histoire(s): l’hôpital Notre-Dame à la Rose. Exceptionnel à plus d’un titre, le site ambitionne une reconnaissance à l’Unesco.
Classé depuis 1940 et reconnu depuis 1993 comme patrimoine exceptionnel de Wallonie, l’hôpital Notre-Dame à la Rose est bien plus qu’un musée. L’hôtel-Dieu est d’ailleurs exceptionnel à plus d’un titre: par sa longévité – près de 750 ans d’activité hospitalière ininterrompue –, par son état de conservation remarquable et par ses riches collections artistiques et scientifiques.
En effet, lorsqu’Alix de Rosoit décide de fonder l’hôpital Notre-Dame à la Rose en 1242, son intention est double: y assurer la prière pour le repos de l’âme de son mari, Arnould d’Oudenaarde, et y faire œuvre de charité en accueillant «les malades dont la santé est telle qu’ils ne puissent aller mendier de porte en porte».
Une dualité qui fait encore aujourd’hui la richesse du lieu, qui oscille entre histoire religieuse et histoire de la médecine.
Les animations organisées dans le bâtiment du XIIIe siècle ou son jardin font vivre ce patrimoine historique.
Pourtant, après plus de sept siècles de bons et loyaux services aux plus démunis, seule une poignée de passionnés croit en la survie du site. Dans les années 1980, après le départ des dernières religieuses et des résidents, l’hôpital Notre-Dame à la Rose a échappé à un démantèlement pour acquérir une dimension patrimoniale et culturelle.
Une seconde vie qui a permis la conservation «in situ» des équipements divers. De quoi constituer des collections prestigieuses tant sur le plan artistique que scientifique.
«Ces collections ne cessent d’ailleurs de s’enrichir, se réjouit Raphaël Debruyn, le conservateur du musée. Nous avons d’ailleurs constaté une forte augmentation des dons ces derniers mois, notamment durant la crise sanitaire. Des familles des «Amis du musée» nous ont ainsi offert des meubles ou des objets remarquables. Un élan de solidarité qui nous a fait chaud au cœur. En parallèle, nous avons aussi la chance de récupérer de nombreuses archives et objets qui étaient jusqu’ici détenus par les sœurs de Jolimont. Un couvent créé au départ de Lessines avec lequel nous développons des liens très forts.»
Les collections du musée sont en perpétuelle évolution notamment grâce à des dons.
Ainsi, même les habitués des lieux auront des nouveautés à découvrir cet été. «Nous essayons depuis toujours de faire vivre ce haut lieu du patrimoine. Ainsi, pour le moment, deux expositions temporaires font écho à nos collections permanentes. La première est une exposition sur la santé au Moyen Âge, mise sur pied pas la Tour Jean sans peur à Paris et la seconde est une exposition de photographies de Guy Focant sur le patrimoine wallon.»
De nombreuses activités sont aussi organisées au sein des bâtiments historiques, dans la chapelle, le jardin intérieur ou le jardin des simples. «Ces dernières années, nous avons eu à cœur de mettre en valeur notre jardin des plantes médicinales en proposant un audioguide spécifique et en le rehaussant de nombreuses animations (contes, ateliers, visites à thème et formations à l’herboristerie).»
Des spectacles interactifs et concerts sont également au programme, tout comme des soirées nocturnes pour découvrir l’hôpital Notre-Dame à la Rose dans une atmosphère plus mystique.
Une pause gourmande
L’hôpital Notre-Dame à la Rose entend bien nourrir l’esprit, mais aussi le corps de ses visiteurs. C’est pour cela qu’il propose également une halte gourmande dans un cadre paisible. C’est dans la cour des Espagnols que s’étend la vaste terrasse. Une cuisine simple et familiale qui fait la part belle aux producteurs locaux. Pas besoin de faire la visite du musée pour goûter aux produits locaux qui y sont proposés. Un lieu idéal à tester en famille ou entre amis. En attendant votre repas ou votre glace, n’hésitez pas à aller jeter un œil au jardin des plantes médicinales ou au potager qui jouxtent la terrasse et sont accessibles librement. De quoi s’imprégner au mieux de ce lieu authentique chargé d’histoire, en toute simplicité.
©Audrey RONLEZ - L'Avenir 03/07/2020