L’élevage et le changement climatique dans les pays du Sud : « It’s not the cow, it’s the how. »

samedi 11 juillet 2020

Objet: Elevage et effet de serre

Marcel Gonieau nous communique un article extrait de la newsletter de Vétérinaires sans frontières de mai 2020 .

Ce texte replace les activités d'élevage dans un contexte mondial tenant compte des besoins des pays pauvres.

 

A communiquer entre nous et à tous nos contacts intéressés : c'est une bonne base de réflexion.

 

Les systèmes d’élevage familiaux peuvent être à l’avant-garde des stratégies d’atténuation du changement climatique.

La relation entre le bétail et le changement climatique est une question complexe.

L’élevage industriel, en raison de certains processus inhérents à son système de production, semble contribuer davantage au changement climatique que les systèmes d’élevage familiaux. Cela est principalement dû aux changements dans l’utilisation des terres, à la gestion du fumier, à l’utilisation d’engrais chimiques pour la production de nourriture animale, à l’utilisation intensive de l’énergie (principalement des combustibles fossiles) pour la production, la transformation, le transport et la vente de produits d’origine animale.

En revanche, les systèmes d’élevage familiaux sont basés sur le pâturage et/ ou la production domestique de fourrage pour animaux et utilisent moins de combustibles fossiles et d’énergie (pour la production, la transformation, le stockage, l’emballage et le transport). De plus, lorsqu’ils sont associés à l’agriculture, ils ne libèrent pas de grandes quantités de fumier, car ils ont tendance à fermer le cycle des nutriments en utilisant le fumier comme engrais. Dans les systèmes d’élevage familiaux, ce sont les familles qui prennent les décisions principales dans l’exploitation. Cela garantit un bon équilibre entre les considérations d’ordre économique, social et environnemental et rend les systèmes d’élevage familiaux plus durables que les systèmes industriels. Les débats publics devraient davantage faire une distinction entre ces deux types de systèmes de production plutôt que de considérer l’élevage comme une seule entité responsable du changement climatique.

Bien qu’à première vue, il semble que les systèmes d’élevage familiaux dans les pays du Sud (et les systèmes de pâturage en particulier) contribuent davantage au changement climatique en termes d’émissions de méthane que les systèmes d’élevage industriels, des recherches préliminaires montrent que les systèmes d’élevage familiaux au Sud peuvent en fait être neutres en carbone. Les émissions liées aux systèmes d’élevage familiaux semblent être largement compensées par l’écosystème. En Afrique par exemple, les sols des prairies tropicales sèches comptent parmi les plus efficaces pour stocker de grandes quantités de méthane atmosphérique grâce aux bactéries méthanotrophes. En outre, les prairies, qui couvrent en moyenne 40,5 % de la surface terrestre mondiale, présentent un énorme potentiel de séquestration du carbone. Le pâturage durable par le biais de l’élevage familial devrait augmenter le potentiel d’atténuation des GES des prairies. Cela signifie que les systèmes d’élevage familiaux peuvent être à l’avant-garde des stratégies d’atténuation du changement climatique. Toutefois, des recherches supplémentaires qui utilisent des méthodologies adéquates (qui devraient aussi intégrer les aspects socio-économiques de la durabilité) sont nécessaires pour bien comprendre le potentiel d’atténuation et d’adaptation au changement climatique des systèmes d’élevage familiaux dans le Sud.

En outre, comme les éleveurs familiaux sont également à l’avant-garde des efforts d’atténuation du changement climatique, il faut des politiques et des investissements favorables qui se concentrent sur le soutien de leurs stratégies d’adaptation autochtones. Il ne fait aucun doute que le soutien des systèmes d’élevage familiaux dans leurs efforts d’adaptation aura un impact positif sur l’atténuation du changement climatique, car les éleveurs familiaux ont un rôle important à jouer dans la gestion et le maintien de l’un des plus grands stocks de carbone au monde.

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Pour en savoir plus sur Vétérinaires sans frontières ONG que notre club a soutenu Voir https://veterinairessansfrontieres.be/

Vétérinaires Sans Frontières investit fortement en Belgique dans la solidarité à l’échelle mondiale et l’échange de connaissances.

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